Les travailleurs des Groupes Haddad, Tahkout et Kouninef, devraient être rassurés en prenant connaissance du communiqué du Procureur général près la Cour d'Alger à propos des ordonnances de désignation de trois administrateurs, experts financiers agréés, pour la gestion de ces sociétés. «Dans le cadre des enquêtes judiciaires ouvertes à l'encontre de certains hommes d'affaires, propriétaires de sociétés, dont les Groupes Haddad, Tahkout et Kouninef, et dans un souci d'assurer la pérennité des activités des dites sociétés et de leur permettre de préserver les postes d'emploi et d'honorer leurs engagements envers les tiers, le juge enquêteur, saisi des ces dossiers, a rendu le 22 août 2019 des ordonnances de désignation de trois administrateurs, experts financiers agréés», précise le communiqué. Ces administrateurs ont été chargés, de «la gestion des entreprises en question conformément aux dispositions du Code de Commerce et du Code de procédure pénale», ajoute la même source. «Les mêmes mesures seront prises pour les autres dossiers de propriétaires de sociétés privées, qui font l'objet de procédures judiciaires suite à l'ouverture de poursuites pénales à leur encontre», conclu le communiqué. Le sort des travailleurs de ces groupes dont les patrons sont en prison, a été, dès le début, une préoccupation du gouvernement. Lundi 19 août, le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah avait reçu le Premier ministre Noureddine Bedoui dans le cadre du suivi de l'activité gouvernementale. A cette occasion, le Premier ministre avait informé le chef de l'Etat «des dispositions prises par le Gouvernement relatives aux entreprises privées concernées par les mesures conservatoires, dont les propriétaires font l'objet de poursuites judiciaires, notamment par la désignation d'administrateurs à la tête de ces entreprises». Le chef de l'Etat avait alors insisté sur la nécessité d'assurer la poursuite des activités de ces entreprises et la sauvegarde de leurs moyens de productions ainsi que des postes d'emploi. La lutte contre la corruption et le jugement de toutes les personnes impliquées dans des affaires de dilapidation de deniers publics, figurent parmi les revendications majeures des manifestations populaires qui se déroulent chaque vendredi dans le centre de la capitale et plusieurs autres grandes villes du pays, à travers le slogan que tout le monde connaît par cœur: «ya serraqine, khlitou el blad» (voleurs, vous avez pillé le pays). Les procédures de poursuite judiciaire enclenchées par la Justice, dans ce cadre, ont conduit en prison plusieurs hommes d'affaires, dont les patrons des trois groupes concernés par la désignation d'administrateurs.