Hier, à Alger, la fameuse marche du mardi attendue comme étant celle de la rentrée, n'a pas ressemblé aux autres. Commencée avec quelques centaines de personnes, elle s'est terminée avec quelques dizaines. Le cortège n'a pas traversé comme d'habitude la Grande Poste en venant de la Place des Martyrs. Les marcheurs, partis de la Place des Martyrs, sont passés par la rue Bab Azzoun, puis le Square Port Said et la Rampe Ben Boulaid pour entrer dans la rue Ben M'Hidi où ils se sont arrêtés au niveau du Centre culturel Larbi Ben M'Hidi, siège de l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), pour scander les slogans habituels hostiles au dialogue, au vote, aux médias,… puis se sont dirigés vers le siège de l'APN où, là aussi, ils ont scandé les slogans anti-vote. Quelques marcheurs sortis de ce cortège ont tenu à constituer un autre petit cortège (quelques dizaines) pour venir à 13h30 vers la Grande Poste à partir de la rue Didouche, pour lancer des slogans plus extrémistes, avant d'être dispersés une demi-heure après. Malgré les apparences, on ne peut pas dire que la mobilisation était au rendez-vous, au contraire, c'est la tendance à la démobilisation qui s'est confirmée hier à Alger. Un groupe de manifestants se distingue depuis quelques mardis et vendredis, en se transformant en agents commerciaux de la chaîne de télévision Al Magharabia dont ils cherchent vainement à vanter le caractère populaire pour lui gagner de nouveaux téléspectateurs dans l'espoir illusoire que cette chaîne détrônerait la télévision algérienne publique. La hargne, voire le ton hystérique, avec lequel les slogans pro-Al Magharabia sont scandés renseignent sur l'échec de cette mission impossible qui a été confiée à certains manifestants du mardi et du vendredi. Une fois de plus, hier, les étudiants ont été les grands absents, leur nombre étant dérisoire par rapport à celui des adultes et à d'autres jeunes qui n'ont rien à voir avec l'Université et qui sont les plus actifs dans la marche avec leurs slogans à connotation parfois religieuse, parfois sur des airs de chansons de stades, exprimant des points de vue de plus en plus minoritaires au sein de l'opinion publique qui est tournée vers la perspective de l'élection présidentielle. Beaucoup d'étudiants sont pris par la préparation des examens fixés au mois de septembre à cause de la grève qui a désorganisé l'année universitaire dans certaines filières. Les plus chanceux, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas été touchés par la grève et ceux qui ont pu rattraper le retard qu'elle a causé, sont certainement encore en vacances et attendent la rentrée qui aura lieu en octobre. Selon les indications officielles, toutes les œuvres universitaires leur seront "assurées".