Annoncée il y a près de trois mois, la décision d'autoriser le particulier à importer un véhicule d'occasion de moins de trois ans d'âge vient d'être approuvée par le gouvernement, lors de son dernier Conseil des ministres consacré à l'étude de la première mouture du projet de loi de Finances 2020 (PLF 2020). Il autorise les citoyens à importer ces véhicules à leurs propres frais et paiement des droits et taxes afférents. Après plus de 14 ans d'interdiction, le gouvernement valide sa décision et aspire ainsi à rééquilibrer les prix du véhicule sur le marché. Ce qui s'avère incroyable vu la baisse du pouvoir d'achat des Algériens, hausse de la valeur de la devise ainsi que le gel des activités des usines d'assemblages dans le pays. Des paramètres qui vont influencer sûrement sur le prix final du véhicule et qui reviendra assez cher à l'acheteur, sans compter les droits et taxes et les frais du transport dont il devra s'acquitter. A son annonce, cette décision avait suscité plusieurs réactions divergeant entre adhérents et opposants. Ce qui est sûr, le PLF 2020 a validé son entrée en vigueur. Cette mesure intervient comme l'avait souligné, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, en réponse aux revendications récurrentes des représentants de la société et des consommateurs, qui se plaignaient autrefois des prix excessifs du véhicule fabriqué localement, dont les unités de production sont actuellement en stand-by. «La concrétisation de la décision d'autoriser les citoyens à importer des véhicules d'occasion de moins de trois (3) ans, à leurs propres frais, et dans le respect des normes et standards internationaux, notamment la protection de l'environnement», a-t-il précisé, lors de son intervention. Cette décision de levée d'interdiction sur l'importation de véhicule d'occasion de moins de trois ans par les particuliers intervient dans une logique économique avérée et visant à satisfaire en premier lieu les attentes de la société en concédant les anciennes décisions. «L'importation des véhicules d'occasion constituera un facteur exogène favorisant la baisse des prix, et donnera au citoyen la chance d'acquérir un véhicule, en fonctions de ses moyens. Ceci permettrait d'examiner tous les aspects relatifs à ce dossier afin de ne pas altérer le pouvoir d'achat des citoyens et créer un marché automobile équilibré en Algérie», a souligné, le ministre du Commerce, Said Djellab, de son côté. Malgré l'austérité et le risque de récession, le gouvernement prend des risques à travers la prise de décision qui traduisent d'un côté les revendications sociales et de l'autre côté celle d'une conjoncture incertaine, mais qui nécessite toutefois de la rigueur et de la lucidité pour les mettre en application. Dans sa vision, le gouvernement entend réduire la facture des importations des pièces détachées à travers le soutien d'un nouveau plan de soutien à l'entreprise locale, notamment les sous-traitants dans le domaine.