Les ministres des Finances et du Commerce ont été instruits de trouver les mécanismes juridiques permettant aux citoyens d'importer les véhicules d'occasion. Hier, le ministre du Commerce Saïd Djellab a confirmé l'information, précisant que le véhicule d'occasion devra impérativement avoir moins de trois ans et les éventuels acquéreurs devront disposer d'un compte bancaire en devises pour limiter les transactions informelles. Il a également indiqué qu'une étude est en cours pour fixer les taxes douanières accompagnant ces importations en adéquation avec le pouvoir d'achat du citoyen. Cette décision a été prise, mercredi dernier, lors d'une réunion du Conseil du gouvernement, présidée par Noureddine Bedoui, visant la réduction de la facture annuelle d'importation des kits CKD/SKD destinés au montage des voitures touristiques. Comme attendu, le retour à l'importation des véhicules d'occasion était dans l'air du temps et s'impose aux yeux des pouvoirs publics comme une alternative aux lourdes factures annuelles induites par l'aventure des ateliers de montage des véhicules importés en kit. Pour rappel, l'importation des véhicules de tourisme dans sa formule CKD a coûté près de 3 milliards de dollars en 2018, enregistrant une hausse de 79,23% par rapport à 2017 où la facture d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage des véhicules de tourisme était de 1,67 milliard de dollars, selon les statistiques du Centre national des transmissions et du système d'information des Douanes (Cntsid). Interdite en 2005, l'importation des véhicules d'occasion avait été évoquée en 2016 par le défunt ministre du Commerce Bakhti Belaïb, indiquant à l'époque que le gouvernement a décidé, dans le cadre du projet de la loi de finances 2017, de lever l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion, mais sous certaines conditions. «On va lever cette interdiction et élaborer un cahier des charges bien précis qui permet de ne pas importer des véhicules représentant des dangers à la circulation. C'est-à-dire que nous allons autoriser l'importation de ces véhicules sous conditions », avait-il souligné lors du forum d'El Moudjahid. L'année dernière, les concessionnaires automobiles avaient adressé une nouvelle demande aux ministères de l'Industrie et du Commerce leur demandant de débloquer les importations des véhicules de moins de trois ans. Ces concessionnaires ont préconisé qu'aux lieu et place de leur imposer de nouvelles taxes douanières et les pourvoir en devises, ils demandent à ce qu'ils financent ces importations par leurs propres moyens. «Le concessionnaires automobiles demandent à nouveau au Gouvernement d'ouvrir les importations des véhicules de moins de trois ans parallèlement à la décision de réouverture des dossiers d'investissement dans le montage de véhicules», avait expliqué le président de l'Association des concessionnaires automobiles multimarques (Acam), Youcef Nebbache.