Le retour, projeté par le gouvernement, de l'importation des véhicules d'occasion, est certainement une des retombées des marches hebdomadaires des citoyens algériens depuis le 22 février dernier revendiquant simplement le changement radical de tout le système. Sinon comment comprendre tous les chiffres et déclarations relatifs à l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion par les différents responsables du secteur juste avant le fameux 22 février 2019. C'est à se demander pourquoi spécialement ce moment qui est choisi pour annoncer le retour aux importations des véhicules de moins de trois ans ? Est-ce que cela rentre dans " la politique " des poursuites judiciaires contre des anciens responsables de l'Etat dont des ministres et Premier ministre où est-ce un véritable aveu de la mauvaise décision prise pour l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasions ? En tous les cas dans les deux hypothèses, c'est une remise en cause, non pas de la politique suivie par les anciens responsables, car, il s'avère qu'il n'y avait pas vraiment de " politique dans ce secteur des industries automobiles " mais, plutôt de la remise en cause des démarches entreprises dans ce secteur bien porteur de l'économie nationale. Aujourd'hui, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, explique que ce retour à l'autorisation de l'importation des véhicules d'occasion est pour permettre de "faire pression" sur le marché des véhicules assemblés localement. "L'un des objectifs de l'importation des véhicules d'occasion (moins de 3 ans, Ndlr) est de faire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement. Ça va constituer un facteur externe favorisant la baisse des prix, et permettre de donner une chance au citoyen d'acquérir un véhicule selon ses moyens", a déclaré M. Djellab à la presse, en marge d'une rencontre d'évaluation avec les directeurs de son secteur. Et c'est à se demander comment se fait-il que par " enchantement ", les responsables du secteur se sont rendus compte, spécialement aujourd'hui, que cette interdiction imposée favorisait donc " implicitement " les responsables du modèle des usines de montage des véhicules en Algérie.
Ce n'est que l'étape de l'étude qui est lancée Encore faut-il bien faire remarquer que cette décision du retour à l'importation des véhicules de moins de "3 ans n'est pas applicable de suite. Mais, ce n'est au fait qu'une annonce d'une " étude " à faire pour parvenir à ce retour à l'importation de ce type de véhicules. La preuve est que lors d'une réunion du Conseil du gouvernement jeudi dernier, les ministres des Finances et du Commerce ont été chargés d'élaborer une "conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d'importer les véhicules d'occasion". Le retour de l'importation des véhicules d'occasion se fera "dans le respect des normes et exigences techniques, environnementales et sécuritaires", souligne M. Djellab. Dans ce sens, il a expliqué que ce dispositif concernera exclusivement les véhicules de moins de trois ans, mais sans donner plus de détails sur ce dossier "en cours de maturation". La conception en cours d'élaboration par les ministères des Finances et du Commerce inclut également le passage par voie bancaire pour le paiement des véhicules importés ainsi que les tarifs douaniers à fixer pour ce genre de transaction. "Nous allons étudier tous les aspects de façon à ne pas altérer le pouvoir d'achat des citoyens afin de créer un marché automobile équilibré en Algérie", a expliqué le ministre. Cette nouvelle mesure s'inscrit dans le cadre d'une "vision globale" sur l'industrie des véhicules, en cours de préparation, qui prendra en charge notamment la problématique de l'assemblage CKD/SKD. Paradoxalement, les statistiques fournies durant l'année dernière montrent parfaitement que la facture des collections CKD est en constante hausse. Et c'est aujourd'hui, qu'on est en train de faire une étude pour changer de cap. La preuve, la facture d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage des véhicules touristiques a atteint près de 3 milliards de dollars en 2018 contre 1,67 milliard de dollars en 2017, selon les chiffres des Douanes algériennes. Les responsables concernés vont donc apparemment faire le tri des projets existants et ne conserveront que les usines qui peuvent justifier d'un taux d'intégration raisonnable et sérieux. Quant aux autres usines, elles seront fermées et leurs avantages fiscaux et parafiscaux annulés. Pour le moment donc, il va falloir patienter le temps que l'étude soit mature et des vraies décisions prises pour connaître les nouveaux mécanismes pour le retour de l'importation des véhicules d'occasion. A rappeler que l'importation des véhicules d'occasion de moins de 3 ans est interdite en vertu de la loi de finances complémentaire pour 2005. En 2016, les véhicules neufs ont été soumis au système de licences d'importation avant qu'ils soient suspendus à l'importation à partir de 2018. Depuis, les véhicules assemblés localement sont les seuls produits neufs disponibles à l'achat sur le marché national.