Le ministère des Finances a annoncé que le taux de recouvrement des impôts tourne autour de 10 à 11%. Le président de l'Association nationale des conseillers fiscaux Algériens, Boubekeur Sellami, a affirmé, lors de son passage, hier, sur les ondes de la radio algérienne, que ce taux est «gonflé» et «dopé». Intervenant à l'émission «L'invité de la Rédaction» de la chaîne III, le même responsable a indiqué que le taux de recouvrement des impôts avancé par les autorités est «gonflé». M. Sellami estime que «le taux de recouvrement des impôts tourne autour de 8 à 9% pas plus». En outre, il a précisé que «des nombreuses catégories échappant à l'impôt et dont les redevances représentent le double du budget de l'Etat», tout en ajoutant que l'informel constitue une échappatoire au payement de celui-ci. Dans le même sillage, le président de l'ANCFA, a expliqué que «selon la définition d'un économiste américain connu, «parmi les principes de l'impôt ; la justice et l'égalité de l'impôt. Sans ces deux principes, l'impôt ne pourra jamais atteindre ses objectifs». M. Sellami a précisé qu'«en Algérie, nous avons un problème économique qui a fait son apparition en 2014, et ce, avec la chute du prix du pétrole». Selon lui, c'était en 2014, qu'on a constaté que notre système fiscal économique ne peut être libre et indépendant des hydrocarbures, tout en considérant cet état comme un grand problème. «Depuis le temps, les autorités concernées n'ont rien fait pour résoudre cet obstacle», a-t-il regretté. Donnant plus de détails à ce sujet, le président de l'Association nationale des conseillers fiscaux Algériens, Boubekeur Sellami a déploré le fait que depuis la découverte de ce problème au niveau du système fiscal, aucune stratégie fiscale n'a eu lieu. Il a dit également qu'il y a uniquement certaines petites amendes. Cela ne répond pas, a-t-il poursuivi, à une crise qui a duré plus que cinq ans. Selon M. Sellami, la cause essentielle de l'immigration des contribuables vers l'informel, est l'absence de la justice fiscale. Pour lui, «aujourd'hui, on a une population de l'informel qui a avoisine les 50% de la population». «L'inégalité devant l'impôt est la cause essentielle de l'immigration vers l'informel, lequel constitue 50% du tissu économique», a-t-il détaillé. L'expert a expliqué, également que l'informel qui constitue une force, aujourd'hui, résiste à toute démarche d'intégration parce qu'il est encouragé par «l'inégalité fiscale». «Le système fiscal algérien c'est presque du copier coller de la fiscalité française, alors que ce n'est pas la même réalité économique entre l'Algérie et la France», a-t-il affirmé.