Les "fake news", colportées sur les réseaux sociaux et dans certains médias classiques, en concurrence de l'information vérifiée et sourcée, sont, certes, destinées aux esprits crédules prêts à avaler n'importe quel bobard, quelles que soient ses dimensions, mais elles risquent de «polluer» systématiquement l'ambiance médiatique qui entoure la préparation de l'élection présidentielle du 12 décembre. Invité lundi du forum du quotidien Echaab, consacré précisément aux "fake news", le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement et ministre de la Culture par intérim, Hassan Rabehi, a attiré l'attention sur ce phénomène particulièrement dangereux qui «devient une véritable menace lorsqu'il s'immisce dans la prise de décisions, commençant par décider du sort des élections et des candidats, influant ainsi l'opinion publique, réorientant les vues et changeant les orientations, jusqu'à confisquer la volonté populaire à travers la désinformation». Ces fausses informations «menacent également le débat public, empêchent parfois la tenue d'un dialogue équilibré entre les parties en désaccord, pire encore elles entravent la liberté d'expression». Il a appelé les médias nationaux à «faire montre d'un haut sens de responsabilité dans la couverture de la prochaine élection présidentielle, seule issue pour sortir le pays de la crise». «A l'approche de la campagne électorale pour la présidentielle, la mission des professionnels de l'information et des médias s'avère difficile, car ils seront non seulement appelés à produire des informations précises, fiables et sourcées, mais également à ne pas tomber dans le piège des «fake news», qui sont malheureusement relayées, voire amplifiées par certains», a-t-il fait remarquer. Il a précisé que «le ministère connait les parties qui tentent de porter atteinte à la stabilité du pays et les a appelées à adopter un discours responsable». L'Algérie qui «défend les valeurs d'ouverture et de liberté y compris la liberté de la presse, à l'instar des autres pays aux traditions démocratiques séculaires, ne tolérera pas la propagation des "fake news", vu les graves dérapages qui en découlent, dont l'entrave aux libertés et aux acquis démocratiques», a-t-il averti. Face aux "fake news", ce sont surtout les candidats à la présidentielle qui seront au front pour rétablir, à chaque fois, la vérité les concernant et mettre à nu les intentions des colporteurs de fausses informations. Ils pourront le faire notamment via les médias lourds, publics et peut-être privés aussi, au cours de la campagne électorale pendant les horaires de passage qui leur seront affectées par l'ANIE dont c'est la prérogative.