Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, est revenu, hier mercredi à Alger, sur les arrestations des manifestants opposés à la tenue de la présidentielle prévue le 12 décembre prochain. «Aucune arrestation parmi les militants du mouvement populaire ne s'est effectuée sans l'ordre avec mandat d'arrêt de la part du Procureur de la République», a-t-il affirmé, comme pour démentir les accusations de certains manifestants qui se disent être arrêtés «arbitrairement» sans mandat de dépôt durant les manifestations pour le rejet du prochain scrutin présidentiel. S'exprimant lors de la présentation devant la Commission juridique du Conseil de la Nation du projet de loi portant sur le Code de procédure pénale, M. Zeghmati a estimé que «ce genre de propos est une démesure» vis-à-vis des esprits algériens. «Que de tels propos circulent, alors que nous serons en 2020 prochainement, c'est très grave» a indiqué le ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Ce genre de rumeurs, considère M. Zeghmati, relèvent de paroles empoisonnées qui visent à semer le doute dans les institutions de l'Etat et la fitna entre les citoyens. «La Constitution protège la sacralisation de la maison. De ce fait, quel que soit le corps appartenant à la police judiciaire, qu'ils soit de la police, de la Gendarmerie nationale ou des éléments de la sécurité militaire, ils n'ont pas le droit de fouiller les maisons, ou les locaux privées, sans un ordre préalable et écrit du Procureur de la République», a-t-il poursuivi. De son côté le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) est revenu sur le déroulement de la campagne électorale depuis son entame, dimanche dernier. Tout en rappelant que l'Etat fera face à toutes tentatives d'obstruer le déroulement de la campagne électorale, Mohamed Charfi a mis en garde contre la violence. «Celui qui veut boycotter est libre mais attention à la violence», a-t-il indiqué à la presse, affirmant au passage que l'instance qu'il dirige n'a pas enregistré, durant les trois premiers jours de campagne électorale, des dépassements flagrants. La veille, soit mardi, la même instance, l'ANIE, a, par la voix de son chargé de communication, Ali Draa, n'a constaté aucun incident lors des meetings populaires animés par les candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain dans le cadre de la campagne électorale. «La campagne électorale, qui a démarré dimanche dernier, se déroule dans de très bonnes conditions», a-t-il dit, révélant qu'aucun signe de violence n'a été exprimé à l'encontre des candidats ou des citoyens qui les soutiennent de la part des personnes qui rejettent le processus électoral. Jusqu'à aujourd'hui (mardi, ndlr), a poursuivi le chargé à la Communication de l'ANIE, il n'y a pas eu d'actes de violence enregistrés contre les candidats. «Les candidats à la magistrature suprême ont été acceptés par les populations locales lors de leurs meetings qu'ils ont animés dans différentes wilayas du pays», a encore indiqué M. Draa, relevant, à l'occasion, quelques «petits grabuges» constatés ici et là qui ne peuvent, a-t-il observé, être qualifiés d'affrontements ni d'incidents. Les candidats, a ajouté le chargé à la Communication de l'ANIE, respectent, totalement, leur engagement pris en vertu de la Charte d'éthique des pratiques électorales, élaborée par l'ANIE. Depuis le début de la campagne électorale, dimanche dernier, les candidats à la magistrature suprême ont été accueillis par des rassemblements de protestations de citoyens opposés à la tenue de ce scrutin au niveau des wilayas où ils se sont rendus. Des manifestations tenues aux alentours des édifices devant abriter les meetings de campagnes, quadrillés, pour la circonstance, par d'impressionnants dispositifs sécuritaires. Des dizaines de manifestants furent embarqués par la police. À Tlemcen par contre, 4 manifestants ont été condamnés par le tribunal de cette ville à 18 mois de prison ferme, tandis que 14 autres ont écopés de 2 mois avec sursis. Ces manifestants font partie des 37 manifestants qui ont été interpellés lors d'un rassemblement contre le meeting du candidat Ali Benflis à Tlemcen.