D'anciens ministres et hauts responsables ont été entendus hier lundi par le conseiller enquêteur à la Cour suprême et le magistrat instructeur du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger pour des faits liés à la corruption, dilapidation de deniers publics et abus de pouvoir et de fonction. L'ancien ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Hattab, ancien wali de Sidi Bel-Abbès et de Béjaïa, devra répondre, apprend-on, aux questions du magistrat sur des faits liés à la corruption dans le dossier «Amenhyd», société appartenant aux frères Chelghoum, en détention provisoire depuis août passé, et spécialisée dans le domaine de l'hydraulique. L'affaire du groupe Amenhyd, spécialisé dans les secteurs de l'hydraulique, de l'aménagement, de l'environnement, de l'engineering et des travaux publics, rappelle-t-on, a éclaté au mois d'avril dernier. A cette époque, la Gendarmerie nationale a convoqué les propriétaires du groupe et leur a retiré leurs passeports. Une enquête a été alors ouverte par la section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jdid (Alger). Une affaire, relève-t-on, qui éclabousse, également, l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, l'ancien ministre des Ressources en eau, Hocine Necib durant la période 2004/ 2012, et trois autres walis. L'ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, l'ancien ministre de l'Agriculture et de la Solidarité nationale, Saïd Barkat, devraient également se présenter, le jour même, soit, hier lundi, devant le juge enquêteur, en leurs qualités d'anciens ministres de la Solidarité pour des faits de malversation et de corruption. Au tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, c'est l'ex-directeur général de la sûreté nationale (DGSN), le Général Hamel Abdelghani et trois de ses enfants qui étaient attendus pour être entendus par le magistrat instructeur du tribunal de Sidi M'hamed, dans le cadre de l'instruction des affaires liées à des détournements de foncier et d'enrichissement illicite présumé. L'ancien patron de la police avait été, rappelle-t-on, placé en détention provisoire en avril dernier pour «activités illégales, trafic d'influence, détournement du foncier et mauvaise utilisation de la fonction». Ses trois enfants avaient été quant à eux mis sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'Hamed en juillet dernier pour des faits à caractère pénal. L'ex-secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Djamaï devait, lui aussi, apprend-on, comparaître, hier lundi, devant le juge d'instruction du même tribunal. Placé en détention provisoire, en septembre dernier, il est poursuivi pour destruction et dissimulation de documents officiels. Avant-hier dimanche, Abderahmane Achaibou, le patron de Kia Motors a été entendu par le juge enquêteur de la Cour suprême. Abderrahmane Achaibou, une des victimes de l'ex-ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite et objet d'un mandat d'arrêt international, a témoigné la semaine dernière lors du procès de l'affaire du montage automobile, au tribunal de Sidi M'hamed, chargeant l'ex-ministre de l'Industrie et l'accusant d'être derrière la faillite de son groupe. Abderahmane Achaibou qui a, rappelle-t-on encore, bénéficié d'une indemnisation à hauteur de 200 milliards de centimes, pour préjudices subis, a réclamé la récupération de la marque dont il avait été dépossédé par Bouchouareb, au profit de l'homme d'affaires Hassan Arbaoui, condamné à six ans de prison, la semaine dernière par le tribunal de Sidi Mhamed d'Alger.