Ça ne se calme pas. Les présidents de clubs ne désarment pas. Ils menacent d'organiser une Assemblée générale extraordinaire qui serait cette fois-ci décisive. Ils ont affronté leurs dirigeants sur leur propre terrain. L'accumulation des erreurs ou de failles dont l'information remonte à la surface, poussent les chefs des clubs à dénoncer sous une autre tonalité leurs revendications. Pour ces patrons de clubs, trop de temps de perdu et cela ne fera qu'accentuer les maux de ce sport. Que fera le président de la LFP, qui fait une nouvelle fois face à une menace de destitution ? Ils promettent de ne pas s'arrêter, le climat enfle à l'ombre d'une attente de ce que dira l'institution nationale de cette discipline. En attendant, et pour afficher une contribution de sortie de crise, les présidents des clubs de football disaient avant la réunion de ce mercredi remettre un carnet de sortie à l'instance nationale de football, laquelle est invitée à «les adopter si elle ne veut pas assister à une détérioration de la situation qui est déjà toxique ou presque». La réunion annoncée la semaine écoulée s'est tenue ce mercredi 18 décembre à l'hôtel Olympique de Dély Ibrahim à 14h avec les présidents des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Ils ont appelé à la transformation radicale du mode de gouvernance de la LFP tout en portant un regard discret sur la FAF. Une rencontre convoquée à la demande des présidents de club, lesquels avaient à chacune des renions dénoncés les mécanismes de la gestion qui faussent la relation professionnelle entre les deux corps. Dans ce cadre, pour un meilleur réglage qui éviterait tout conflit, la réunion avait pour ordre du jour : Les droits TV et la décision de la FAF qui vise à interdire le recrutement à 21 clubs, dont 15 de la Ligue 2, en l'occurrence le NAHD, l'USMBA, le NCM, le CABBA, l'ASO et l'USB, et toutes les équipes de Ligue 2, à l'exception de l'OM Arzew. Un autre point plus sensible concerne les nouvelles licences (recrues) que la «la CNRL bloquera si les clubs ne règleraient pas leurs dettes avant la clôture du Mercato». Cette réunion s'est donc tenue durant plus de cinq heures conduite par son président Abdelkrim Medouar en présence du président de la Chambre nationale de résolution et litiges (CNRL) de la FAF, Nabil Hamouda, et d'Ammar Bahloul, membre du bureau fédéral. Ils ont mis sur la table les différentes revendications qui fâchent. D'entrée, ils annoncent la couleur. Ils ne veulent pas de situation du fait accompli, et sans trop de bavardage, ils ont exposé à la LFP leurs propositions et invitent cette dernière à les examiner lors de la prochaine réunion du bureau fédéral de la FAF fixée au 24 décembre. Parmi ces points, les présidents de clubs réclament qu'il soit possible aux clubs des Ligues 1 et 2, dont les dettes cumulées n'excèdent pas le milliard de centimes, de pouvoir recruter durant le mercato d'hiver et exigent la délivrance de cinq licences au lieu de trois fixées par la FAF. Concernant les droits de télévision non encore payés, ils proposent à la FAF de leur avancer la quote-part de leurs droits en attendant de régulariser la situation avec l'Entreprise publique de télévision (EPTV). Ils auraient exigé, selon une source de Liberté «le paiement du Naming relatif au sponsoring de Mobilis du championnat des deux ligues professionnelles». L'impact est fort et la facture lourde à payer. La léthargie devient paralysante et le retard, partout accusé, handicapant, creusant davantage l'écart entre la revendication et la solution. Ceux ci s'accentuent avec cette exigence des trois milliards de centimes représentant les droits de TV en sus d'un milliard de centimes de Mobilis, soit au total quatre milliards de centimes. «A propos du changement du statut des joueurs, une commission sera dégagée la semaine prochaine pour élaborer un fascicule qui détermine le nouveau statut de performance du joueur d'ici le mois de juillet 2021». Au terme de cette réunion les représentants des clubs manifestent un désenchantement, une déception, ils ne souhaitent pas que le capital de confiance se transforme en puissante boule de feu qui chamboulera tout. Le bureau fédéral de la FAF se penchera donc sur toutes ces questions mardi prochain en présence de Medouar qui a promis de défendre les intérêts des clubs. Une prolongation pour remettre les aiguilles de l'horloge dans le bon sens est programmée.