L'urgence de la situation en Libye, en particulier et dans la région du Sahel en général n'est pas de moindre importance que ce qui se passe entre les Etats-Unis et l'Iran actuellement. L'escalade des violences en Libye depuis quelques jours et les combats qui font rage entre les mercenaires du maréchal Khalifa Hafter (Benghazi est) et ceux du gouvernement de Tripoli risquent de retentir loin et de s'étendre vers toute la zone du Sahel et de l'Afrique du Nord, y compris de l'Algérie qui partage avec ce pays 1 000 km de frontières. C'est dans cette urgence conjoncturelle et le risque du déclenchement d'une nouvelle guerre civile sans fin devant l'autisme des pays étrangers qui soutiennent l'offensive des deux parties belligérantes au détriment de la population libyenne, l'Algérie a proposé son aide pour régler pacifiquement et politiquement la crise afin de minimiser la menace de l'embrasement de la situation. La participation de l'Algérie au règlement du conflit libyen est avant tout une question de souveraineté et de sécurité nationale face aux menaces terroristes croissantes qui pèsent sur la région et qui bordent les frontières algériennes. Face à cette sensibilité et à l'entêtement de certains pays à préserver leurs intérêts dans la région à n'importe quel prix quitte à aggraver la crise et faire perpétuer la guerre en Libye, l'Algérie émet son Veto à cette stratégie bipolaire qui ne sert que les intérêts des alliés des deux parties. Les mêmes pays qui ont ordonné et participé à l'attaque de la Libye en 2011 et au renversement du régime à l'époque laissant la population livrée à elle-même et provoquant un exode des réfugiés sans précédent. Un scénario que craint l'Algérie et qu'ellesouhaite régler exclusivement avant d'aller au Conseil de sécurité qui depuis 2011 a échoué à résoudre le conflit si ce n'est de l'aggraver. Le conflit aujourd'hui patent vers d'autres zones et sème le chaos que cautionne les pays étrangers qui arment les milices de Hafter dont l'Egypte, la Russie et les Emirats qui tentent de garder la main sur leurs intérêts économiques dans la région, notamment, à Benghazi et à Tripoli, raison de leur offensive contre le gouvernement libyen reconnu par l'ONU et décrié par ses antagonistes. Aucun traité de paix ni trêve militaire n'ont été respecté par les deux parties. Après quelques mois de calme, mis à part quelques incidents, les combats reprennent entre les deux parties rivales, transformant la Libye en une zone de guerre où le jeu géopolitique et enjeux géostratégique se font. Encourageant ainsi l'éveil ou le retour en force de certains groupes terroristes qui font la course pour la conquête du Sahel et la fondation de leur « Kalifa «. Ce que l'Algérie de par son passif combattra et repoussera de ses frontières. Dès le début de son initiative de dialogue entre les deux alliés turcs et libyens, l'Algérie regagne en considération et bénéficie du soutien de plusieurs pays qui s'oppose à une guerre dans la région et surtout au déploiement militaire turc dans le pays. La Turquie a saisi sa chance dès que le gouvernement libyen l'a sollicité pour s'imposer légitimement sur le sol libyen et profiter de son instabilité pour ranimer les accords maritimes annulés par l'Onu précédemment. Ce que les européens n'accepteront jamais et ne concéderont jamais au profit des turcs. L'Allemagne était le premier pays à réagir et à proposer son soutien à l'Algérie en invitant le président à participer au sommet sur la Libye qui se déroulera à Berlin dans la perspective de parvenir à un accord rapide entre les parties adverses, et ce, au moment où les autres pays font la muette. Même position exprimée par l'Italie par la voie de son Premier ministre Joseppi Conte qui a affirmé, selon l'agence presse du gouvernement libyen, dans un appel téléphonique, lundi dernier, « l'importance d'aboutir à une solution politique pour la crise libyenne à la conférence de Berlin». Ces deux pays qui se rangent du côté de l'Algérie pour une solution pacifique à la crise appellent « à augmenter la pression diplomatique au maximum afin de prévaloir la solution politique souhaitée lors de la conférence de Berlin prévue ce mois-ci pour régler la crise en Libye «, tout en condamnant toutes attaques militaires contre des civiles ou des institutions publiques.