Un hommage a été rendu par la direction de la culture de Bechar à Brahim Berrezoug (87 ans), l'un des doyens de la musique diwane en Algérie, à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste. L'artiste a consacré plus de 70 ans de sa vie à la consécration, la promotion et le développement de ce patrimoine musical et chorégraphique, a-t-on souligné. Les présents à cet hommage, dont le secrétaire général de la wilaya, Mohamed Makhbi, et le premier responsable local du secteur de la culture ainsi que des journalistes et des membres d'associations locales de la musique diwane, ont manifesté leur reconnaissance à cette grande figure de la musique et de la chorégraphie diwane, qui a contribué activement à la formation de plusieurs générations de musiciens et d'adeptes de ce legs culturel ancestral, à Bechar et dans d'autres régions du pays, selon les témoignages de membres de groupes de diwane à Bechar. «C'est à l'âge de 13 ans que j'ai rejoint le monde sacré et profane du Diwane, par amour à cette pratique culturelle, musicale et chorégraphique dont nous avons hérité les cérémonies religieuses et musicales de nos ancêtres», a-t-il déclaré à cette occasion. «La pratique du diwane, durant la période coloniale, nous a permis, moi et mes Maalems (maîtres), dont le défunt Maalem Majdoub, de pérenniser un pan de la culture populaire de notre pays, longtemps confiné dans ses pratiques sacrées tant à Bechar qu'a travers les différentes régions du pays», a-t-il souligné. «La création de festivals nationaux et internationaux dédiés à cette musique, à Bechar et à Alger, nous a permis de la faire connaître davantage aux différents publics et je suis très satisfait de voir à travers ces festivals le nombre croissant de jeunes qui s'adonnent à cette musique et chorégraphie à travers l'ensemble du pays, ce qui prouve leur attachement à leur patrimoine culturel national», souligne Brahim Berrezoug qui malgré l'âge continue de prendre part aux cérémonies sacrées du diwane à Bechar et ailleurs dans le pays. «Le Mokkadem (statut le plus élevé dans la confrérie des adeptes du diwane) Brahim reste notre référence en matière de connaissance de la musique et Bradj (chants) du diwane, et c'est grâce à lui que nous avons appris les rudiments du diwane», a indiqué, pour sa part, Abdelmajid Zenani, président de l'association culturelle locale «gaâdat El waha khettara du diwane». «Ammi Brahim, comme nous l'appelons par respect, reste à ce jour notre guide et notre conseiller en matière de pratiques sacrées et profanes de ce legs ancestral qu'est le diwane, dont nous souhaitons le classement au registre du patrimoine national culturel, a indiqué M. Zenani à l'occasion de cet hommage qui a été favorablement accueilli, tant par les membres de la famille de ce doyen du diwane que par les nombreux représentants des associations locales activant dans le domaine de la promotion de cette musique, présents à la cérémonie.