A peine une dizaine de jours après le référendum constitutionnel, et profitant de l'absence du président Tebboune, les provocations se poursuivent au Sahara avec des militaires armés déguisés en civils qui ont tenté de se rendre à Guerguerat se mêlant aux chauffeurs routiers marocains. Il s'agit vraisemblablement d'une tentative d'infiltration destinée à déstabiliser la zone. Le Front Polisario a déjà réagi en mettant en garde le Maroc contre la poursuite de ses agissements qui pourraient déboucher sur une rupture de la trêve. Le Maroc, incité par l'axe US/Israël, que cherche-t-il ? En tout cas, ce jeudi, de mi-novembre 2020, l'armée mauritanienne a déployé davantage de troupes à la frontière avec le Sahara occidental. Selon certaines sources médiatiques, l'armée avait déployé plus de troupes à la frontière, ce qui était nécessaire pour faire face aux éventuels incidents. Le renforcement des mesures de sécurité à la frontière vise à affronter la crise actuelle, car la Mauritanie a le droit de défendre sa sécurité. La visite du désormais ex-secrétaire à la Défense US, Mark Esper, début octobre au Maghreb et la signature d'un accord militaire de 10 ans avec Rabat, semble avoir ouvert une période d'instabilité dans le nord de l'Afrique. Lors de son escale de quelques heures à Alger, Esper a littéralement reproché à Alger ses liens étroits avec l'axe Russie et laissait entendre que les USA voulaient l'assistance de l'Algérie pour faire avancer leurs projets anti- Chine et anti-Russie au Sahel. Or, la Mauritanie dont la géographie fait d'elle la porte d'entrée au Sahel, attire elle aussi les Américains dans leurs dessins déstabilisateurs, a-t-on fait savoir. La semaine dernière, environ 200 chauffeurs routiers marocains ont déclaré dans un message adressé au Maroc qu'ils étaient bloqués au passage de Guerguerat entre la Mauritanie et le Sahara occidental. Les chauffeurs ont déclaré qu'ils étaient restés dans la section mauritanienne du passage de Guerguerat après que le Front Polisario les ait empêchés d'entrer dans la région. Le Front Polisario s'est toujours opposé à l'utilisation par le Maroc du passage de Guerguerat pour le commerce avec les pays africains. Le Front Polisario a été formé en 1973 en tant qu'un groupe de résistance contre la domination coloniale espagnole au Sahara Occidental dans le but d'obtenir l'indépendance. Après le retrait de l'Espagne en 1976, le Front Polisario a fondé la République arabe démocratique du Sahara dans l'ancienne colonie espagnole, s'opposant à la décision de l'Espagne de diviser le Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie. La Mauritanie et le Front Polisario ont fait la paix en 1979, alors la Mauritanie a pris le contrôle de la partie sud de la République du Sahara (connue sous le nom de Dakhla-Oued Ed-Dahab), mais le Royaume marocain a gardé toute la partie nord du Sahara occidental, connue sous le nom de Saguia el-Hamra sous son occupation et l'a annexé à son territoire. Cette partie constitue 80% des terres du Sahara. Depuis, le Front Polisario s'est concentré à résister face au Maroc. Le Maroc cherche à imposer sa souveraineté sur le Sahara occidental et cherche à y instaurer un gouvernement local et un parlement sous son autorité. Il estime que si un référendum doit avoir lieu, il devrait être question de l'autonomie de la région, pas de sa sécession. Mais le Front Polisario s'oppose au plan et appelle à un référendum sur le Sahara occidental, informe-t-on.