Le directeur général de la régulation et de l'organisation des marchés du ministère du Commerce, Sami Kolli a affirmé, avant-hier samedi à Alger que toutes les quantités de blé dur distribuées aux semouleries ont été cédées au prix habituel. «Le ministère du Commerce travaille en étroite collaboration avec le ministère de l'Agriculture qui est chargé de l'approvisionnement des minoteries et des semouleries en matière première à travers l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) et le ministère de l'Industrie à travers le groupe public agro-industrie Agrodiv qui est considéré comme un groupe régulateur en matière de semoule et de pâtes», a-t-il dit. Ce même responsable a, à l'occasion, assuré que les pâtes alimentaires, dont la matière première est subventionnée par l'Etat, ne sont pas concernées par la hausse des prix qui a touché certaines marques, rassurant, au passage, les citoyens sur la disponibilité de la semoule et de ses dérivés sur le marché. «Il n'y a aucune pénurie de la semoule et de ses dérivés sur le marché. L'OAIC approvisionne régulièrement les semouleries», a-t-il indiqué comme pour réfuter les informations circulant sur les réseaux sociaux sur la pénurie de ces produits. Evoquant la hausse des prix de certaines catégories de pâtes qui ont connu une augmentation de 5 à 10 dinars le kilogramme, Sami Kolli a fait remarquer que les industriels qui importent, par leur propre argent, le blé dur, matière de base pour la fabrication de la semoule et des pâtes, fixent le prix de ce produit alimentaire en tenant compte des cours de cette céréale sur le marché boursier international, qui avoisine, actuellement, 212 euros la tonne. «Le ministère tenait à faire respecter l'application des prix imposés par l'Etat sur les produits subventionnés. Nos brigades sont déployées sur le terrain à travers les 48 wilayas pour s'assurer de l'application des prix en vigueur et de signaler toute hausse non règlementaire», a-t-il dit. Revenant sur les deux décrets parus au mois de septembre dernier dans le JO relatifs à la levée de subvention sur le blé tendre et dur destinés à la fabrication d'autres types de farine, de semoule de blé, de pâtes alimentaires et couscous, ayant entraîné un certain dysfonctionnement dans la filière agro-alimentaire des pâtes et semoule, Sami Kolli a fait état d'une période transitoire, supplémentaire, avant la mise en application de ces décrets. «Tout est rentré dans l'ordre», a poursuivi le DG de la régulation et l'organisation des marchés du ministère du Commerce. Considérant que cette période était nécessaire pour mieux expliquer le dispositif réglementaire et faire adhérer les professionnels tout en veillant à ce qu'il ait un approvisionnement régulier du marché. Pour sa part, le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulanouar, a affirmé que dès la parution de ce décret portant sur la levée des subventions sur le blé, certains industriels ont procédé à des augmentations de prix de la semoule et dérivés. «Il y a certains producteurs qui ont anticipé les choses par rapport à la publication de ce décret qui a été, pourtant, aussitôt gelé», a-t-il dit. Estimant que rien ne justifie la hausse des prix des produits alimentaires par les producteurs, même pas la dévaluation du dinar et la hausse du coût de production, invoquées par les industriels. «Les producteurs doivent faire preuve de solidarité envers les citoyens surtout en ces temps difficiles marqués par la crise sanitaire mondiale».