Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali a appelé l'Union africaine (UA) et son Conseil de paix et de sécurité (CPS) à assumer leurs responsabilités face à l'agression marocaine contre le peuple sahraoui et à œuvrer pour faire faire taire les armes au Sahara occidental à la faveur d'un effort africain ferme et déterminé. Dans son intervention lors de la 14ème session extraordinaire de l'Union africaine sous le thème «Faire taire les armes» tenue dimanche en visioconférence, le président Ghali a souligné que «la situation est très critique et exige que le sommet, l'Union et le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA assument leurs responsabilités face à l'agression qui cible aujourd'hui le peuple sahraoui». Insistant sur l'impératif de «faire taire les armes au Sahara occidental, à la faveur d'un effort exceptionnel et résolu pour rétablir la sécurité dans la région », le président Ghali a assuré que «la responsabilité est grande, elle exige une position ferme pour faire face à l'agression et à l'expansion marocaine qui menace la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique». Et d'appeler, dans ce cadre, à l'adoption de la proposition du Premier ministre du Lesotho y afférente, soulignant que «le sommet est souverain dans la prise des décisions appropriées, notamment lorsqu'il s'agit de la République sahraouie». Le projet de décision, présenté par le Premier ministre du Lesotho donne une visibilité à la question sahraouie en l'inscrivant à nouveau à l'agenda du CPS de l'UA, après moult tentatives de Rabat visant à écarter cet organe décisionnel de l'organisation africaine du processus de règlement du conflit au Sahara occidental. La décision consultée par l'APS «demande au Conseil paix et sécurité de l'UA conformément aux dispositions pertinentes de son protocole d'engager les deux parties, tous les deux membres de l'Union africaine, de remédier à la situation (sur le terrain) en vue de préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu et de parvenir à une solution durable au conflit qui prévoit l'autodétermination au Sahara occidental». Cette solution doit être aussi «conforme aux décisions et résolutions pertinentes de l'Union africaine et de l'ONU ainsi qu'objectifs et principes de l'acte constitutif de l'UA», qui il y a lieu de rappeler insiste sur le strict respect du principe d'intangibilité des frontières héritées à la colonisation. Le Sahara occidental n'est pas marocain Réagissant aux fausses allégations formulées par le président de la délégation marocaine lors des travaux du Sommet, le président sahraoui a réaffirmé que «la République sahraouie n'est pas marocaine», invitant par là même le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, à se conformer et se référer aux déclarations de l'UA et l'ONU.M. Ghali a déploré «le fait que le sommet n'ait pas pris de positions précises vis-à-vis de l'agression que le peuple sahraoui continue à subir depuis 1975». «Nous souhaitions voir ce Sommet africain, consacré au thème «Faire taire les armes», tenu dans une conjoncture où le peuple sahraoui est de nouveau agressé et de plus sur ses territoires libérés, et au moment où l'occupation s'étend vers de nouveaux territoires sahraouis, condamner cet acte criminel», a-t-il regretté. Dans de sa déclaration au Sommet, M. Ghali avait invité l'UA à faire pression sur le Maroc afin de mettre un terme à «l'occupation militaire illégale de pans entiers des territoires sahraouis».