Le devoir de l'Etat de protéger le citoyen face à la tyrannie de la bureaucratie, de l'incompétence et de la médiocrité, particulièrement dans les administrations et structures chargées des services publics, est assumé par le Médiateur de la République, Karim Younès, nommé à cette fonction en février dernier par le Président Abdelmadjid Tebboune. La crédibilité de cette Instance est liée à la personnalité irréprochable de Karim Younès. Connu pour sa probité, Karim Younès est également réputé pour ses qualités politiques de démocrate et de patriote, qui ont été rehaussées en été 2019 par sa nomination comme président de l'Instance nationale de dialogue et de médiation, confirmant son image d'homme pondéré et rassembleur. Selon les indications données par Karim Younès, les services centraux de la médiation ont reçu depuis l'installation de l'Instance le 17 février dernier jusqu'au 2 décembre, 4.793 requêtes. Lui-même a reçu personnellement 2.793 citoyens, toutes franges sociales confondues, venus des quatre coins du pays, dont les requêtes ont été étudiées et transmises aux secteurs concernées pour une prise en charge. Intervenant, jeudi, à Alger, lors d'une conférence nationale sur le médiateur de la République, Karim Younès a fait savoir que les requêtes reçues sont relatives aux «dysfonctionnements des instances centrales de l'Etat, des collectivités locales et des services publics, le but étant de les traiter dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires en vigueur». Il ressort de l'analyse des requêtes reçues que «plus de 29% d'entre elles concernent le ministère de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire», a fait savoir M. Younès, précisant que la wilaya d'Alger arrivait en tête avec 883 requêtes et réceptions, suivie des wilayas d'Oran (102 requêtes), de Sétif (76 requêtes) et de Skikda (75 requêtes). A ce propos, Karim Younès a annoncé que le rapport annuel de l'Instance du Médiateur de la République était «en cours d'élaboration» au même titre qu'un rapport sur «les principales préoccupations des citoyens dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'investissement, de l'économie et de l'administration», avec la formulation d'une série de propositions. Il a rappelé que l'instance qu'il dirige «est indépendante du citoyen et des pouvoirs législatif, exécutif et juridique», et «puise sa législation de la feuille de route tracée par le président de la République». Le rôle du Médiateur de la République consiste à «assister les citoyens dans le règlement des différends entre eux et l'administration dans le cadre de la protection de leur droits et libertés»», a-t-il fait remarquer. L'Instance du Médiateur de la République s'est dotée de délégués locaux dans 48 wilayas et 11 circonscriptions administratives, lesquels ont immédiatement pris leurs fonctions, a ajouté Karim Younès. Le Médiateur de la République se fait seconder par des délégués locaux afin de pouvoir s'acquitter de ses missions dans les règles de l'art, a-t-il souligné, expliquant que le délégué au niveau local «n'est ni wali, ni un juge chargé de rendre justice, ou un avocat chevronné, ni encore moins un simple fonctionnaire». Il serait, en fait, «tantôt facilitateur et réconciliateur entre les parties, et tantôt conseiller». A ce sujet, M. Younès invite le délégué du Médiateur de la République à «faire preuve d'impartialité, de confidentialité et de bonnes mœurs, mais également professionnel aux faits des affaires publiques». Le délégué en question est appelé, par ailleurs, à «être charismatique, avoir une bonne réputation, en mesure d'écouter et apte à supporter». Pour Karim Younès, «le contact doit être facile et fluide avec l'Instance du médiateur de la République, laquelle est appelée à gérer ses affaires sur les principes de la démocratie et ne fera jamais office des institutions l'Etat». Le Médiateur de la République a indiqué que cette conférence nationale, première du genre, sera suivie par d'autres conférences au niveau régional pour la mise en œuvre des instructions et pour l'amélioration des performances aux niveaux national et local. Karim Younès a entamé son allocution en souhaitant au Président Abdelmadjid Tebboune, «un prompt rétablissement et un retour rapide dans son pays auprès de ses proches et de son peuple pour parachever le processus qu'il a engagé pour la réalisation de la nouvelle Algérie».