La modernisation et la restructuration du système bancaire algérien s'imposent. Depuis plusieurs mois, le secteur bancaire est entré dans une forte crise de liquidité, de rentabilité et une baisse conséquente du ratio crédit/dépôt. L'arrivée de la crise sanitaire liée au Covid-19 n'a fait que compliquer la situation des banques publiques, et ce, malgré la décision de soutien de la Banque Centrale qui a amené son taux directeur de 6% à 3% pour absorber le problème de liquidité. Ce qui malheureusement n'a servi à rien. La crise de liquidité s'est installée dans la durée. Son taux a baissé de 30%. Le système bancaire algérien a atteint ses limites. Il ne s'adapte plus à l'évolution du marché financier et économique et pénalise de plus en plus avec ses techniques et équipements obsolètes les opérateurs économiques. Désormais, la digitalisation du système bancaire et financier national est une urgence pour atteindre l'embellie générale de l'économie nationale. Un système toujours modelé par le progrès et la technologie. Une étape primordiale pour réussir le plan de la relance économique (2020/2024) qui vise à asseoir une économie du marché libre et surtout diversifiée. Attaché au respect de ses promesses et à la concrétisations de ses objectifs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l'accent sur l'urgence de réformer le secteur bancaire qui, selon lui, est «le point noir qui entache le secteur économique», affirmant, dans ce sens, qu'»il convient de revoir, par un travail d'inspection au niveau de toutes les banques, notamment en ce qui concerne la transparence dans l'octroi de crédits». Il a appelé, lors du dernier Conseil des ministres a revoir tout le système bancaire et régime financier et le remplacer par des structures plus modernes, reconfigurer les liens des banques, notamment, publiques avec les secteurs industriels et entrepreneurials et se concentrer, en parallèle sur le progrès de consolidation interne et l'autogestion des crédits alloués aux petites entreprises. La récente crise financière provoquée par la crise économique et sanitaire du Covid-19 a révélé la vulnérabilité et l'incapacité des banques publiques prépondérantes caractérisées par une rentabilité médiocre et la prédominance déficits. Défectueux et surtout dépassé, le système bancaire doit être revu en urgence, selon le Président Tebboune qui accorde une attention particulière à ce secteur pivot de la relance économique. Il a ordonné «l'accélération de la numérisation du secteur des douanes afin de lutter contre la surfacturation et d'absorber les fonds circulant dans le marché parallèle». La numérisation du secteur bancaire permettra de contrôler les transactions financières et garantir la transparence et la régulation des différentes opérations. Ce qui nécessite en parallèle la formation du personnel pour s'adapter au changement. La modernisation du secteur bancaire constitue, en effet, un jalon décisif des restructurations structurelles du secteur financier qui favorise le soutien des entreprises productives et l'économie nationale. Le Gouvernement est déterminé à lancer ce chantier qui a besoin d'importants moyens financiers et matériels pour moderniser un système obsolète et surtout désorganisé. C'est le début d'un nouvel élan pour le secteur économique, notamment, industriel via l'accroissement des investissements. Il est prévu dans le Plan de la relance économique 2020/2024 l'ouverture de banques algériennes à l'étranger ainsi que des bureaux de changes afin d'absorber l'argent informel qui circule hors circuit bancaire. Plus de 80 milliards de dollars circulent sur le marché parallèle. Un marché hautement fréquenté par les commerçants et les touristes. Dans une déclaration récente aux médias, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a affirmé que les bureaux de change seront destinés uniquement aux étrangers, ce qui affectera le marché noir, notamment, avec la baisse de la valeur du dinar face à la devise atteignant des niveaux record même sur le marché officiel. La loi de Finances 2021 prévoit une baisse progressive de la valeur du dinar jusqu'en 2023, soit un taux de 142 dinars pour un dollar américain en 2021, 149,71 dinars en 2022 et 156 dinars en 2023. La monnaie nationale perd chaque année 5% de sa valeur, ce qui impose une révision urgente de la loi sur la monnaie et le crédit. Un autre chantier aussi indispensable qu'important pour réguler le secteur bancaire et financier. Ainsi lever les obstacles réglementaires et boursiers afin de relancer l'activité de la Bourse d'Alger, en peine de croissance. Le Gouvernement pourrait peut-être se pencher sur le statut des banques nationales qui accordent la plus grande priorité au crédit aux entreprises publiques ou sous sa tutelle, contrairement aux entreprises privées qui ont un accès limité. La stabilité du système bancaire permettra d'apprécier les enjeux actuels et à venir, considéré comme le sésame de la révolution économique moderne.