La sardine, le poisson du pauvre est devenu ces derniers jours un produit de luxe, inaccessible pour le consommateur algérien. Elle n'a jamais atteint des prix aussi prohibitifs que ces dernières semaines. Devenue problématique et surtout incompréhensible, le consommateur s'interroge sur les raisons de la flambée des prix de la sardine sur le marché. Vendue entre 800 et 900 dinars. En réponse à cette à cette question, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi a expliqué la hausse des prix de la sardine par «l'augmentation des coûts des intrants ou moyens entrant dans l'opération de pêche de ce type de poissons, ajoutant que les coûts de l'acquisition des moyens et équipements de pêche ont connu une hausse, ces dernières années, tels le carburant, le filet et chalutiers et autres, impactant ainsi les prix», a-t-il soutenu, affirmant que qu'il est, désormais, «impératif de développer les techniques de pêche en haute mer pour profiter à plus d'investisseurs dans ce domaine. Plus de 210 dossiers d'opérateurs pour investir dans la fabrication, la construction et la réparation des navires aussi bien que la pêche en haute mer à même d'approvisionner davantage le marché national en productions halieutiques, ont été déposés a fait savoir le responsable du secteur afin de pallier les manques et problèmes associés à l'activité de la pêche. Lors d'une rencontre de concertation avec des opérateurs économiques et des professionnels sur les recensements des demandes d'investissement dans ces projets, le ministre a mis l'accent sur l'importance de réorganiser le secteur afin de réguler et maîtriser les prix de la sardine sur le marché, plaidant, dans ce sens, pour «la création d'activités cohérentes à travers la mise en place d'espaces pour les opérations algériens en vue de participer à l'industrialisation via le réseau de sous-traitance tout en associant des experts algériens et des bureaux d'études nationaux et en exploitant le tissu industriel algérien et les contributions nationales». Egalement, explorer d'autres zones de pêches internationales au-delà des côtes algériennes, citant «certaines zones» (haute mer) qui attirent les investisseurs algériens, à l'instar de la Mauritanie, le Sénégal, les îles Comores et Djibouti, ajoutant que le ministère les accompagnera dans cette démarche. Cette nouvelle stratégie et vision «permettra l'approvisionnement du marché par des produits frais aidera d'arrêter l'importation pour économiser la devise», a-t-il soutenu. Par ailleurs, pour réaliser ces projets de construction navale et modernisation des réseaux de l'exploitation et de la sous-traitance de ce tissu industriel, le recours à l'expertise étrangère est inévitable. Toutefois, le ministre exige dans ce cas «un partenariat fructueux à travers le renforcement du tissu industriel et de l'expérience nationale ainsi que la participation des sociétés algériennes et étrangères à la formation et la qualification professionnelles à même de permettre de générer des ressources en devise en vue de les investir dans le développement du secteur», assurant l'entière disposition de son département à soutenir les professionnels du secteur. «Le département ministériel apportera tout le soutien et toutes les facilitations pour les relancer, soulignant que la priorité sera accordée aux professionnels expérimentés dans lesdits domaines», a-t-il renchéri. Le développement du secteur de la pêche repose sur l'implication de toutes les parties concernées, mettant en avant le rôle des professionnels «ayant une expérience dans la maintenance pour permettre de pêcher avec des moyens locaux, à savoir des navires construits au niveau national», ajoutant , que «cette activité donnera lieu à d'autres activités relatives au secteur et ce, dans plusieurs domaines, à l'instar de l'industrie électronique et mécanique ainsi que toutes les autres activités des contributions nationales ayant trait à la filière de la construction navale». Lors de cette rencontre, tous les participants ont fait état de la situation du secteur de la pêche et sa répercussion sur les prix des produits halieutiques sur le marché local. Les participants ont débattu longuement avec le ministre les perspectives de sortie de crise et du développement du secteur. «Le développement de l'activité de construction navale et de la maintenance permettra d'alléger les charges sur les professionnels qui effectuaient les travaux de maintenance périodique des bateaux par eux-mêmes», a souligné de son côté, le président de la Chambre Algérienne de la Pêche et de l'Aquaculture, Karim Bani, expliquant que «la construction navale existaient depuis 10 ans mais de manière limitée et ne concernait que les navires de 12 à 18 mètres, relevant que la fabrication de navires d'une longueur de 35 mètres avait débuté l'année passée au port de Zemmouri (Boumerdès)».