La France envisage des actes symboliques par rapport aux crimes commis durant la colonisation et de la Guerre d'Algérie, mais elle annonce qu'il n'y aura ni repentance ni excuses, a annoncé ce mercredi 20 janvier 2021 l'Elysée dans son communiqué. Plus de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), les relations entre Paris et Alger restent tendues en raison des crimes commis par la France pendant la colonisation et les huit années de la guerre d'indépendance d'Algérie après 130 ans de colonisation française. Macron est le premier président français né après la fin de la guerre d'Algérie qui avait confié à l'historien Benjamin Stora de lui remettre un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie et ce rapport a été remis à l'Elysée ce mercredi 20 janvier courant. L'historien a avancé l'idée de créer en France une commission «Mémoire et vérité», chargée de proposer des initiatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire afin de réconcilier les deux rives de la Méditerranée, mais exclut la nécessité de toute excuse aux Algériens. Certainement, l'Algérie a demandé à maintes reprises à Paris de présenter ses excuses aux Algériens pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis pendant la colonisation. Contrairement à ses prédécesseurs, Emmanuel Macron a reconnu en septembre 2018 que la France avait mis en place un système entraînant des actes de torture pendant la Guerre d'Algérie, mais il s'est abstenu de présenter les excuses de la France. La France et l'Algérie poursuivent des négociations depuis quatre ans au sujet de quatre dossiers historiques sans aboutir à aucun résultat. Premièrement, l'Algérie exige notamment le partage des archives de la période coloniale (1830-1962) mais Paris a toujours rejeté cette demande d'Alger. comme elle exige le rapatriement des crânes des tous les résistants algériens conservés en France. Le troisième dossier porte sur la demande d'indemnisation pour les victimes des tests atomiques que la France a réalisés dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966, tandis que le dernier dossier porte sur le sort inconnu de 2.200 résistants algériens portés disparus pendant la guerre de 1954-1962. Pendant cette guerre, 60.000 combattants et plus d'un million et demi de civils algériens ont été tués par la France. Le rapport signale que La France avait procédé à 17 essais nucléaires au Sahara algérien entre 1960 et 1966, sur les sites de Reggane et d'In Ekker Paris doit urgemment faciliter le nettoyage des sites de ses essais nucléaires en Algérie dans les années 60, sur lesquels demeurent toutes sortes de déchets toxiques, a estimé dernièrement l'ONG Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN). «La France doit remettre aux autorités algériennes la liste complète des emplacements où ont été enfouis des déchets contaminés», estime notamment l'organisation dans un rapport de 60 pages sur le sujet. L'organisation préconise par ailleurs et fermement une étude indépendante pour établir « s'il existe un risque transgénérationnel » aujourd'hui, ainsi qu'une enquête de détection du matériel contaminé encore en circulation, a-t-on indiqué de même source . Le rapport dénonce que La France avait procédé à 17 essais nucléaires au Sahara algérien entre 1960 et 1966, sur les sites de Reggane puis d'In Ekker. Onze d'entre eux, tous souterrains, sont postérieurs aux accords d'Evian de 1962, qui actaient l'indépendance de l'Algérie mais dont un article permettait à la France d'utiliser jusqu'en 1967 les sites du Sahara. « Aucune obligation de démantèlement complet, de remise en état de l'environnement et de suivis sanitaires des populations locales n'a alors été négociée ni éffectuée », indique l'ICAN. le passé nucléaire reste profondément enfoui dans les sables. Les sites ne font pas l'objet de contrôles radiologiques et encore moins d'actions de sensibilisation des populations locales aux risques sanitaires. Bien qu'aucun bilan n'ait été établi, le nombre de victimes des essais nucléaires aériens ou souterrains effectués au Sahara augmente inexorablement, souvent dans l'anonymat. Les essais nucléaires aériens ou souterrains effectués au Sahara ont produit de grandes quantités de déchets, enfouis seulement à quelques centimètres de profondeur, et fait beaucoup de victimes. A ce jour, aucune liste n'est établie. L'absence de dépistage et d'archives sanitaires occulte les innombrables maladies comme le cancer et les décès entraînés par les radiations. Les victimes ne sont pas seulement les habitants des zones où les expériences ont eu lieu, mais même ceux se trouvant loin de cette zone. Il est impératif de savoir que La France coloniale avait effectué son premier essai en Algérie le 13 février 1960 à Reggane sous le code « La Gerboise bleue ». Selon des chercheurs algériens, 17 essais nucléaires au total ont été menés par la France au Sahara, dont 4 à Reggane, entre 1960 et le retrait définitif de l'armée française de cette région en 1967. On estimait à au moins 30,000 victimes algériennes de ces expériences. Le dossier des essais nucléaires français en Algérie a été ouvert en 1996. Mais depuis cette date, rien ou presque n'est fait pour se débarrasser de traces empoisonnées. La France devait pourtant prendre sa responsabilité juridique. Outre l'aide technique qu'elle est en devoir de fournir en matière de décontamination, elle doit ouvrir ses archives, mettre des noms sur tous les lieux secrets où les bombes avaient explosé. L'opération «Gerboise bleue» a été ordonnée par le général de Gaulle «Gerboise bleue», c'est le nom de code qui avait été donné au tout premier essai nucléaire aérien effectué dans le Sahara le 13 février 1960 sur ordre du général de Gaulle. Cette explosion, quatre fois plus importante que celle d'Hiroshima, avait permis à la France de devenir une puissance nucléaire. Ensuite la Gerboise blanche, puis rouge, puis verte. Puis 13 autres essais, souterrains cette fois-ci. En tout, la France procèdera à 17 essais nucléaires dans le Sahara jusq'uen 1966. L'Afrique subsaharienne est touchée. Aujourd'hui, le grand public commence à découvrir l'étendue exacte des retombées nucléaires dans la région, à partir d'une simple carte, classée «secret défense» jusqu'en avril dernier par l'armée. De vastes zones de contamination, allant bien au-delà du Sahara, observées jusqu'à deux semaines après le premier tir aérien de février 1960. Des retombées radioactives au Mali, en Mauritanie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Niger, en Centrafrique, au Tchad, au Ghana. Reste à savoir, désormais, quel a pu être l'impact du nuage sur la santé des populations. Rien n'est dit concernant ses doses de radioactivité, toujours jugées faibles et sans conséquence par l'armée. Le parcours du nuage est connu. Un jour après l'explosion, il traverse le désert, en fonction des vents, et atteint Tamanrasset. En l'espace de 24 heures, l'Afrique subsaharienne est touchée. En Afrique centrale, Ndjamena et Bangui le sont aussi. Trois jours plus tard, le nuage remonte vers l'Afrique de l'Ouest pour atteindre Bamako, quatre jours après l'explosion.