Le ministère de la Pêche et des Productions Halieutiques (MPPH) s'oriente, dans sa stratégie de gestion et de mise en œuvre du plan d'action sectoriel 2020-2024, vers une option managériale qui privilégie la mise en branle globale de tout le secteur, afin d'obtenir des résultats complémentaires les uns des autres ; tout particulièrement en travaillant sur l'élément humain à travers des réponses attendues aux demandes sociales et socio-professionnelles. C'est à travers la prise en charge des volets de sécurité sociale et de la formation que le ministère entend impulser cette dynamique humaine, le premier volet installant une cohésion sociale au sein du secteur et le second fournissant à des activités, qui en ont plus que jamais besoin, des professionnels qualifiés et prêts à l'emploi. Mieux encore, il est envisagé de vivifier le secteur de façon endogène afin d'en faire un pôle d'activités de sous-traitance autour des filières de pêche, aquacole et de l'industrie de construction et de maintenance navales qui permettent, à terme, de créer des milliers d'emploi et d'ériger une industrie pérenne génératrice de croissance économique. Mais c'est un secteur disloqué et relégué sur les marges institutionnelles dont hérite «Monsieur pêche», comme aiment à surnommer Sid-Ahmed Ferroukhi ceux qui connaissent la passion de ce responsable pour ce secteur et pour l'agriculture. Il a fallu toute l'année Covid-19 pour restructurer le ministère afin de le rendre apte à prendre en main les missions qui sont les siennes et à assumer l'ambitieuse stratégie de restructuration du secteur. Lors de son passage à Tlemcen, où il a eu à éprouver des avancées qui confortent le Plan d'action gouvernemental, dont il a la charge, le MPPH semble avoir voulu marquer le pas vers des concrétisations qui vont dans le sens de la vision que le Président Tebboune a pour ce secteur qu'il voudrait voir émerger pour contribuer, entre autres pôles économiques, à l'édification d'une nouvelle économie hors hydrocarbures. Sur la voie déterminée que Ferroukhi trace pour le secteur, des écueils apparaissent et parasitent des actions qui ont besoin, pour progresser et donner leurs fruits, d'une certaine sérénité politique. Dans un contexte où il est assez difficile d'avoir les moyens de sa politique, ce secteur, qui semble avoir pris le bon cap et qui a toutes les chances de prendre le large du développement, se voit parasité par des polémiques qui ont pour base la rareté de la ressource halieutique, alors que c'est à cette question structurelle, justement, que s'attaque le Plan d'action sectoriel en perspective de sa prise en charge à plusieurs niveaux. Y compris, semble-t-il, sur le plan commercial, volet traditionnellement dévolu au département du Commerce, mais qui semble spécifiquement assumé par le ministère de la PPH, dont la dernière décision a été de confier à des acteurs multipartites et multisectoriels le soin de démêler, au niveau local, les écheveaux des circuits de commercialisation des produits de la pêche en établissant un diagnostic et en faisant des propositions sous quinzaine, a-t-il été rapporté, en alternative au statu quo qui caractérise cette activité qui ne profite même pas aux acteurs de la commercialisation, encore moins, dans ce contexte de rareté saisonnière de la ressource halieutique, aux consommateurs. En s'efforçant de mobiliser et de fédérer les professionnels, ainsi que les investisseurs à un niveau endogène, le ministre de la PPH entend exploiter une ressource humaine compétente et expérimentée pour mieux avancer sur des sentiers où la conciliation entre la réalisation de résultats de court terme (augmenter la ressource halieutique) et la réalisation de résultats de long terme (développer une industrie navale) est contraignante, mais pas impossible. Wait and see.