La crise du Coronavirus semble de plus en plus accélérer la transition énergétique. C'est ce que prétendent plusieurs spécialistes du domaine qui espèrent voir l'électricité verte sortir gagnante de cette période, incitant le Gouvernement algérien à réviser son plan de priorités et de miser sur le renouvelable. Celle de l'avenir. Dans une récente déclaration, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chams Eddine Chitour a appelé les compagnies publiques, Sonatrach et Sonelgaz, à s'impliquer davantage dans le développement de l'énergie verte. Avec le réchauffement climatique et la promotion des énergies renouvelables, ces entreprises ne vont pas tarder à adopter ces concepts et les démocratiser au fur et à mesure de leur maîtrise. Pour accélérer le passage à l'électricité verte, la Sonelgaz élabore «un nouveau plan stratégique intitulé : Sonelgaz 2035 et prévoit en parallèle, d'accélérer la numérisation de tous les services du groupe à l'horizon 2026. Selon le Président-directeur général du groupe Sonelgaz, Chahar Boulakhras, le groupe compte accompagner la transition énergétique vers une croissance verte en adaptant le réseau électrique au développement des énergies renouvelables, inépuisables, à l'inverse de l'énergie fossile. «L'Algérie a des atouts pour exporter vers différents pays et réduire les dépenses de plus de 20%», a déclaré, M. Boulakhras, jeudi dernier, depuis la wilaya de Ghardaïa où il a effectué une visite d'inspection et d'installation énergétique dans la région. «Le plan stratégique dénommé ‘'Sonelgaz 2035'' en cours d'élaboration sur la base d'un diagnostic exhaustif du secteur vise l'amélioration de l'efficacité énergétique et se projeter dans l'avenir», a-t-il soutenu, estimant que «ce plan stratégique à l'horizon 2035 s'articule prioritairement sur la performance et l'amélioration de la mission de service public, ainsi que le redéploiement du groupe après étude, en se projetant sur l'avenir, tout en soutenant les actions de relance économiques et sociales initiées par les pouvoirs publics». Selon lui, l'Algérie pourra d'ici 14 ans maîtriser la consommation énergétique et gagner en efficacité environnementale car cette énergie qui se reproduit de manière cyclique permettra de renforcer les capacités de production, mais surtout d'exporter le surplus. «Ce plan stratégique se fixe également des objectifs d'exportation vers les pays étrangers, tant en produits énergétiques, savoir-faire acquis et reconnu des techniciens algériens, notamment en maintenance et construction d'ouvrage,», a indiqué, M. Boulakhras, estimant que «l'Algérie a des atouts pour exporter vers différents pays et réduire les dépenses de plus de 20%». Ceci nécessite, toutefois, de la maîtrise et des moyens adéquats pour concrétiser ces objectifs et accélérer la transition. «Nous comptons également accompagner l'organe de transition énergétique à travers la concrétisation du programme de développement des énergies renouvelables. La Sonelgaz s'est fixée également une date butoir pour la numérisation de l'ensemble du groupe à l'horizon 2026», a-t-il souligné, évoquant l'impératif de forcer le barrage technologique dans ce domaine et s'approprier sa propre technologie, à travers la formation des ressources humaines. «Le groupe prévoit, dans la stratégie, la prise en charge de la ressource humaine par la formation continue et le recyclage, tout en lui donnant les moyens pour l'innovation et la réorganisation». L'objectif est, aussi, de consolider la coopération locale, renouer avec le respect de l'environnement et surtout contribuer au développement économique et au bien-être de la population rurale et des zones d'ombres, dans le Sud du pays. A l'occasion de sa visite dans la wilaya de Ghardaïa, le P-dg de la Sonelgaz a procédé «à la mise en service d'un centre médico-social pour les travailleurs du secteur, ouvert également à la population locale, et l'inauguration d'une agence commerciale et district gaz et électricité à Benghanem (Ghardaïa), réalisé pour plus de 107 millions DA». Il s'est enquis, également, de l'état d'avancement des travaux de raccordement à l'électricité d'une zone d'ombre Sidi-Belkheir, dont le taux a atteint les 30%, pour un coût de plus de 27 millions de dinars. Au terme de sa visite, il s'est adressé aux travailleurs de son secteur affirmant son engagement à améliorer leurs conditions socio-professionnelles, qui constituaient une de ses préoccupations.