Comme à chaque arrivée du mois sacré, le citoyen algérien, particulièrement les petites bourses se retrouvent face au cauchemar de l'augmentation faramineuse des prix des produits de forte consommation. Pas que même allant jusqu'à des pénuries de produits. Cette dernière n'aura pas lieu cette année, enfin c'est d'après ce qu'assure le département de Kamel Rezig. Tout en appelant les consommateurs à éviter les comportements de surconsommation, le Directeur de la régulation au ministère du Commerce, Sami Kolli, a rassuré et affirmé, hier, que «tous les produits seront disponibles durant le mois du Ramadhan». En marge de son passage à l'émission «L'invité de la Rédaction» sur les ondes de la Radio algérienne de la Chaîne lll, le responsable du département du Commerce a même rappelé que «le président de la République a donné des instructions pour importer des viandes rouges fraîches réfrigérées, ajouté à cela l'apport des wilayas du Sud qui ont un fort potentiel. Deux opérateurs qui ont des abattoirs modernes ont été sélectionnés pour lancer l'opération à partir d'Adrar». En plus, il a ajouté que d'autres dispositions ont été prises pour garantir la disponibilité des viandes blanches et des légumes. D'autre part, l'invité de la rédaction a souligné que la hausse des cours boursiers, baisse de la valeur du dinar, flambée du prix du Fret maritime et spéculation, en ajoutant que le commerce a connu une année 2020 difficile avec une hausse généralisée des prix. En plus d'une conjoncture mondiale difficile due à la pandémie de Covid-19, le Directeur de la régulation au ministère du Commerce révèle que les pratiques spéculatives et les mauvais comportements de consommation sont également à l'origine des tensions constatées sur le marché. Il cite des exemples en lien avec l'actualité : « 9 tonnes de poulet et 59 tonnes d'huile, stockés à des fins spéculatives, ont été saisies par les brigades de contrôle durant les deux mois de janvier et février». Sami Kolli s'est, d'ailleurs, interrogé sur les raisons des tensions récurrentes sur certains produits de large consommation, pourtant, fabriqués en quantités suffisantes voire même supérieures aux besoins du marché domestique. « Le besoin national en huile est de 48 mille tonnes par mois. En janvier, 52 mille tonnes d'huile ont été produites et 53 mille en février. Même chose pour le sucre. Le marché a besoin de 1.800 tonnes d'huile par jour alors que les capacités installées dépassent les 3.500 tonnes par jour. L'excédent de production est même exporté. Où sont ces quantités ? Des enquêtes sont menées pour identifier les responsables de ces tensions sur le marché», annonce le Directeur de la régulation au ministère du Commerce. En janvier et février, plus de 250 mille opérations de contrôle ont été menées par les brigades mixtes commerce-services de sécurité. Résultat : plus de 20 mille infractions et plus de 19 mille procédures judiciaires intentées. «Un bilan édifiant», estime Sami Kolli. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, le département du Commerce prépare un amendement de la loi sur la Concurrence. «Le texte est prêt et sera examiné en Conseil des ministres». Selon Sami Kolli, il prévoit, entre autres, «le renforcement des prérogatives du Conseil de la concurrence».