Plus de 6.000 numéros appartenant à des journalistes ou des militants des droits humains ont été espionnés par le logiciel Pegasus pour le compte du gouvernement marocain, a révélé Radio France partenaire de Forbidden Stories, à l'origine de cette enquête. Soit plus de 6.000 numéros algériens étaient surveillés par le logiciel espion Pegasus depuis le Maroc. Comme celui de Zoubida Assoul, avocate et présidente du parti d'opposition l'Union pour le changement et le progrès, qui est stupéfaite par cet espionnage : «c'est inacceptable, c'est immoral, c'est quelque chose de contraire aux droits de l'homme», a-t-elle fait savoir à TV5 monde. «C'est une attaque frontale contre le secret des sources», témoigne Rosa Moussaoui, journaliste au quotidien communiste français l'Humanité qui figure sur la liste des personnes espionnées par le Maroc avec le logiciel israélien Pegasus qui absorbe les données des téléphones portables. Cette spécialiste du Maghreb est néanmoins consternée par la gravité de cette affaire d'espionnage. Les relations diplomatiques entre la France et le Maroc seront-elles affectées ? Le Maroc est accusé d'avoir ciblé les numéros de journalistes, de militants et de personnalités françaises, notamment le président Emmanuel Macron à l'aide du logiciel israélien Pegasus. Cette affaire va certainement compliquer les relations entre le Royaume du Maroc et la France. Les révélations sur une forte utilisation du logiciel israélien Pegasus au Royaume du Maroc continue de faire couler de l'ancre dans la presse française. RFI se demande si cette affaire pourrait brouiller les relations entre le Royaume du Maroc et la France. Cette dernière veut d'abord s'assurer que les faits sont avérés avant d'émettre une condamnation. L'Elysée joue, pour l'instant, la carte de la prudence et suit ce qui se passe en Israël, Pegasus étant la propriété de la start-up israélienne, NSO. De son côté, le Royaume du Maroc a porté plainte pour diffamation à Paris contre Amnesty International et contre Forbidden Stories, qui sont à l'origine des accusations d'espionnage sans l'ombre d'une preuve contre le Royaume du Maroc. Avant cette plainte, la présidence du ministère public a donné des instructions écrites au procureur général du Maroc près la Cour d'appel de Rabat pour l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces fausses allégations et accusations et l'identification des parties à l'origine de leur publication. Rabat a rejeté les accusations et dénoncé une campagne médiatique mensongère, massive et malveillante. Selon le média français, la France n'a aucun intérêt à pousser à un désaccord diplomatique avec un pays ami comme le Maroc, avec lequel les relations bilatérales sont très fortes, notamment dans l'échange entre services de renseignements. Les numéros de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe ainsi que ceux de 14 membres de son gouvernement ont également été visés par un service de sécurité de l'Etat marocain qui utilise Pegasus. Il s'agit notamment de Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire. Les portables de députés ont aussi été infiltrés, comme ceux de Gilles le parquet de paris a ouvert une enquête sur l'espionnage de journalistes français. Dix infractions y sont recensées, dont «atteinte à la vie privée, interception de correspondance, accès frauduleux» à un système informatique et association de malfaiteurs ». Interrogé par les députés mardi sur la présence de journalistes et politiques français dans la liste Pegasus, le Premier ministre Jean Castex a répondu que des investigations étaient en cours pour vérifier les faits allégués. Le président du Sénat, Gérard Larcher, a quant à lui assuré sur france info être certain que la délégation parlementaire au renseignement se saisirait de cette affaire. Jeudi 22 juillet 2021, le parquet général d'Alger puis le ministère des Affaires étrangères sous la responsabilité de Ramtane Lamamra, ont sorti, deux communiqués relatifs à l'affaire d'infiltration présumée de téléphones algériens par le logiciel d'espionnage «Pegasus». Le procureur près le tribunal de Sidi M'Hamed d'Alger a ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire sur l'existence d'un système d'intelligence informatique d'écoute et d'espionnage ayant visé les intérêts de l'Algérie, mais aussi des citoyens et des personnalités algériens.