Le Groupe national de transport maritime (GATMA) s'ouvre aux investisseurs étrangers pour renforcer ses acquis et sa présence sur le marché international de transport de marchandises. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï qui a invité, la semaine passé, le GATMA à trouver un partenaire étranger «pour bénéficier de son expérience dans l'industrie maritime pour être au diapason des enjeux de l'heure et les objectifs tracés par les hautes autorités de l'Etat», appelant le groupe à «jouer son rôle de catalyseur et de coordinateur des travaux et initiatives des filiales importantes afin de moderniser leur mode de gestion et développer leurs performances». Accéder au savoir-faire et technique étranger qui pourra accélérer la modernisation des ports algériens à travers l'acquisition d'un matériel moderne plus adapté à la conjoncture actuelle et le renforcement de la flotte de transport maritime de la marchandise sèche, également. L'Algérie a déjà commencé le renouvellement de sa flotte maritime depuis 2014 pour l'achat de 25 nouveaux navires. Seulement 10 navires sont réceptionnés à ce jour. Les autorités sont à pied d'œuvre pour réaliser le plan d'urgence de développement de la flotte maritime afin de donner la priorité à la flotte maritime nationale dans la réalisation des importations des produits stratégiques. Cette démarche vise à réduire, substantiellement, les transferts de devises à l'étranger du secteur ainsi que la facture de prestation de services de transport maritime des opérateurs étrangers. A noter que la flotte nationale n'assure qu'environ 3% du marché du fret maritime en Algérie, largement dominé par les armateurs étrangers. Pour atteindre ces objectifs, les ports algériens et les entreprises de transports de marchandises, particulièrement, doivent se doter de moyens logistiques plus sophistiqués pour renforcer leurs activités sur le marché africain. La réalisation du projet du port d'El Hamdania à Cherchell exige la mise en place de nouveaux mécanismes opérationnels permettant de renforcer le fret de marchandises de et vers l'Algérie par la flotte maritime nationale. L'expertise étrangère est nécessaire pour la modernisation de ce secteur qui s'apprête à s'ouvrir au secteur privé pour favoriser sa diversification. Libérer un secteur qui a longtemps été sous le monopole de l'Etat. Au mois d'août 2020, le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui avait affirmé, lors de la Conférence nationale sur le plan de relance pour une nouvelle économie, qu'il était «favorable à ce que le privé national puisse investir dans le transport aérien et maritime». Cette mesure s'inscrit dans le programme de la refonte globale de la gestion des entreprises publiques, des systèmes, financier et fiscal, défaillants. Idem pour la décision d'ouvrir le capital de certaines entreprises publiques aux investisseurs étrangers, prise suite à l'abrogation de la règle 51/49% régissant l'investissement étranger direct dans le pays et qui a dissuadé depuis 2009 les investisseurs étrangers de venir en Algérie. La suppression de cette règle concerne toutefois, les activités revêtant un caractère stratégique réparties sur les secteurs de l'énergie et des mines, de l'industrie pharmaceutique et du transport ainsi que les industries militaires. Dix neuf activités relevant du secteur des transports et liées au ferroviaire, l'aérien et le maritime. L'ouverture du capital du Groupe algérien du transport maritime GATMA aux étrangers spécialisés dans le domaine de l'industrie maritime, s'inscrit dans cette voie et vise à aider le Groupe à atteindre ses objectifs. Cette recommandation a été faite après l'évaluation et l'examen de la situation du groupe qui a perdu 50% de son chiffre d'affaires en 2020 à cause de la crise sanitaire et l'arrêt de ses activités. Le ministre s'est penché, également, sur la situation de l'entreprise de réparation navale (ERENAV) et de la Société «VERITAL'' spécialisée dans le suivi technique, selon le communiqué du ministère publié sur sa page Facebook. Contrairement au groupe GATMA lourdement impacté par la crise sanitaire et financière, l'ERENAV, quant à elle, se trouve «dans une situation financière plutôt confortable», a souligné M. Bekkaï qui a appelé, toutefois, «à ce que davantage d'efforts soient consentis pour augmenter son taux de croissance et bonifier ses gains en vue de satisfaire la demande nationale en prenant en charge les travaux d'entretien et de réparation de la flotte maritime marchande, qui coûtent aux pays une facture élevée de devises et constituent ainsi un fardeau pour le Trésor public» a indiqué la même source.