Le Conseil militaire de transition (CMT), au pouvoir au Tchad, dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, a «désigné» vendredi par décret 93 membres d'un parlement temporaire, le Conseil national de transition (CNT), 5 mois après s'être proclamé président à la mort de son père Idriss Déby Itno. «Les personnalités dont les noms suivent sont désignées membres du Conseil national de transition», lit-on dans un décret signé par le général Mahamat Idriss Déby Itno. Suivent 93 noms, selon des quotas fixés d'avance : notamment au moins 30% de députés de l'Assemblée nationale sortante, dissoute lors de la prise du pouvoir, 30% de femmes et 30% de jeunes. Quand Mahamat Déby, 37 ans, s'est proclamé chef de l'Etat à la tête d'un Conseil Militaire de Transition (CMT) le 20 avril dernier, il avait promis des «élections libres et transparentes» avant 18 mois et de nommer rapidement ce CNT, mais ce parlement de transition s'est longtemps fait attendre. Des membres de l'ancienne opposition au défunt président Déby en font partie mais aucun de la plate-forme Wakit Tamma, des partis et organisations de la société civile qui dénoncent le coup de force du fils Déby. Le CNT «va faire office d'Assemblée nationale de transition» dans l'attente d'élections, précise un dossier distribué à la presse vendredi. Le CMT, dirigé par Mahamat Déby et composée de 14 autres généraux, détient l'essentiel du pouvoir exécutif mais a nommé, le 11 mai, sous d'intenses pressions internationales, un gouvernement confié à un Premier ministre civil, Albert Pahimi Padacké, le dernier à occuper déjà cette fonction sous feu Idriss Déby. Le maréchal Déby avait dirigé le Tchad d'une main de fer 30 années durant avant d'être tué le 19 avril en menant une offensive contre une colonne de rebelles dans le Nord.