Le journal français l'Humanité a dénoncé les intimidations du Maroc qui l'a attaqué en justice pour diffamation dans le cadre de l'affaire liée au logiciel espion «Pegasus» conçu par l'entreprise israélienne NSO Group. «L'Humanité a déjà affronté de nombreux obstacles, difficultés et tempêtes au cours de son histoire, dont des saisies et des attaques contre son siège. Mais, pour la première fois, nous sommes convoqués au tribunal par un Etat étranger qui entend nous faire taire et nous intimider», a écrit le directeur du journal l'Humanité, Fabien Gay, dans un édito intitulé «Nous ne céderons pas ! ». «Le royaume du Maroc a ainsi assigné l'Humanité en justice pour diffamation, après avoir été confondu par l'association Forbidden Stories dans le scandale des écoutes par le logiciel espion Pegasus», rappelle Fabien Gay. Le sénateur de Seine-Saint-Denis a fait savoir que «cette manœuvre d'intimidation cible la journaliste Rosa Moussaoui, dont le nom figurait dans la liste des personnes espionnées et qui, à plusieurs reprises, a courageusement fait état des pressions, harcèlements et barbouzeries en tout genre exercés au Maroc contre des journalistes, des avocats et des personnalités progressistes diverses défendant les droits humains». «Cette agitation procédurière n'est ni un signe de force, ni un témoignage de sérénité. D'autant que les preuves de l'utilisation par le Maroc du logiciel fabriqué et supervisé par la société israélienne NSO sont légion et accablantes», a-t-il assuréLe directeur du journal l'Humanité rappelle, en outre, «qu'ils et elles seraient 30.000 à figurer sur les listes des personnes espionnées par le palais entre militants politiques et syndicaux, avocats, défenseurs des droits de l'homme, journalistes, élus, jusqu'aux plus hautes autorités de l'Etat français».