Depuis sa création en juin 2020, le ministère de l'Industrie pharmaceutique avait permis une baisse de la facture d'importation des médicaments de 800 millions en 2021, a indiqué le premier responsable du secteur Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Benbahmed a souligné qu'en seulement deux ans d'existence, le nouveau département ministériel dédié à l'Industrie pharmaceutique a mis en place les conditions nécessaires pour réduire la facture d'importation du médicament et augmenter la production nationale, ajoutant qu'«une économie de 800 millions de dollars a été réalisée cette année 2021». «En deux ans, la facture d'importation des produits soumis à un programme d'importation est passée de 2 milliards de dollars à environ 1,2 milliard de dollars. Nous voyons bien qu'il y a eu une baisse de 800 millions de dollars d'importation», a affirmé le ministre, qui insiste : «800 millions de dollars en deux ans, c'est concret en termes de valeur ajoutée». Autre objectif atteint par ce nouveau département ministériel, dans le même laps de temps est celui d'augmenter la production nationale de médicament, a relevé l'intervenant, notant que «c'est une augmentation très importante». Dans le détail, Lotfi Benbahmed a précisé qu'«en deux ans, la production nationale a augmenté de près de 50% en valeur. C'est dire que la régulation des importations ne s'est pas faite au détriment des disponibilités». Dans le même cadre, le ministre préconise la préservation des devises et de les consacrer uniquement aux produits inexistants sur le marché algérien. «Nos ressources en termes de devise étrangère, nous les consacrons aux produits que nous n'avons pas dans notre pays, en application des instructions du président de la République», a-t-il recommandé. Il a ajouté dans ce sens que «l'importation est le complément de la production nationale. L'objectif c'est de développer une production nationale à forte valeur ajoutée, créatrice de ressources et d'emploi». Ainsi, la tutelle fixe également aux producteurs des objectifs en termes de taux d'intégration. A ce sujet, Lotfi Benbahmed a expliqué : «Nous avons un dispositif réglementaire qui obligera, au fur et à mesure, les producteurs à aller vers un taux d'intégration plus élevé et d'aller, pourquoi pas, à travers des coopérations que nous faisons avec d'autres ministères comme le ministère des micro-entreprises, vers la création d'un tissu de sous-traitance, pour faire tout ce qui est emballage». À titre d'exemple, le ministre a cité le partenariat envisagé avec l'entreprise publique Enasel, pour utiliser sa production de sel comme intrant pour fabriquer du sérum salé, dont l'importation coûte «plus de 3 millions d'euros», dévoile le ministre. Les producteurs nationaux devront également se fixer des objectifs d'exportation, insiste Lotfi Benbahmed, avant d'annoncer une nouveauté : «Je vous annonce que dès la semaine prochaine, nous allons homologuer le premier concentrateur made in Algeria». Ce dernier est le fruit d'une collaboration entre l'Usthb et l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. «Nous avons créé un système d'homologation pour les prototypes afin que la recherche et le développement se concrétise en production industrielle», détaille le ministre.