Les travaux du 35ème Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement des pays membres de l'Union africaine (UA), organisé à son siège à Addis-Abeba, ont été clôturés, hier. Cette réunion de deux jours (samedi et dimanche) a porté, particulièrement, sur les différents défis auxquels sont confrontés les pays africains. Affronter la situation sécuritaire difficile de nombreux pays africains et répondre, dans le même temps, aux défis socio-économiques successifs auxquels sont confrontées les populations de ce continent. Ce dernier devra faire de la lutte contre la famine et assurer les ressources financières nécessaires pour lutter contre les changements climatiques qui touchent durement l'Afrique et encourager l'investissement dans les secteurs agricoles et de la transformation industrielle. Ce qui est sûr, en l'absence d'une stratégie ou d'une action commune combinée entre les pays membres de l'UA, il sera difficile de relever les défis post-pandémiques qui persistent depuis plus de deux ans, aggravant les tensions politiques et fragilisant davantage la situation économique de nombreux pays africains qui se trouvent déjà dans une situation de faiblesse. L'Afrique d'aujourd'hui compte 36 pays, classés très fragiles en raison des conflits armés ou politiques et plus de 390 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté sur tout le continent. Si riche, mais si pauvre à la fois. L'enjeu est de taille. Les pays africains reconnaissent à l'UA quelques victoires en 2021, tel que le l'ouverture de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui devrait encourager la production l'investissement et les échanges commerciaux entre les signataires de l'Accord. Cette zone commerciale ouvrirait la voie à l'émergence des secteurs porteurs en Afrique, à l'instar de l'agriculture qui profitera largement de la ZLECAf et aiderait à mettre en place une approche inclusive des chaînes de valeur régionale de la production agricole, en encourageant les gouvernements africains à investir plus dans le transport, la transformation, la distribution et la commercialisation des produits agricoles à l'échelle africaine, en bénéficiant des règles d'origine et de tarifs préférentiels, qui seront déterminés prochainement. Selon les dernières déclarations de Wamkele Mene, le secrétaire général de la ZLECAf, «87,7 % des règles d'origine sont convenues, les Etats membres sont en mesure de publier ces instruments juridiques au niveau national afin que les pays puissent les appliquer d'un point de vue douanier». La publication du livre des tarifs est très importante pour les pays membres de la ZLECAf pour protéger leur commerce et surtout leur marchandise. La ZLECAf renforcera l'intégration économique et commerciale africaine et permettrait d'augmenter les échanges commerciaux de «33 % après suppression complète des droits de douane, et rapporter à l'Afrique 16,1 milliards de dollars de revenus supplémentaires», a indiqué un rapport de la Cnuced. Des ressources financières pour accélérer les réformes politiques et économiques qui tardent à s'exécuter dans la majeure partie des pays africains. L'UA reste optimiste quant à l'aboutissement de ce projet inscrit dans son agenda de 2063, mais elle-même est confrontée au problème de financement. Selon le président sénégalais Macky Sall, qui a pris la présidence de l'UA pour un an, a évalué les besoins additionnels de financement de cette institution à «252 milliards de dollars au moins d'ici 2025 pour relancer son économie après les 33 milliards de dollars perçus comme quota des droits de tirages spéciaux (DTS)». La sortie de crise des pays africains potentiellement riches et fragiles et la mise en œuvre des réformes de longue haleine coûtera chère à l'UA qui manque de ressource et qui pourrait peut-être renégocier ses partenariats avec l'Union européenne lors de leur prochaine rencontre du 17 au 18 février en cours.