La grogne sociale est en train de monter et s'étendre dans le territoire marocain, où de nombreuses grèves et autres mouvements de protestation contre la politique dévastatrice du régime de Makhzen sont quotidiennement mobilisés partout dans les villes marocaines. Le front social est en ébullition au Maroc où plusieurs grèves sont annoncées dans divers secteurs d'activité, sur fond d'envolée des prix des produits de consommation et des carburants et de critiques de plus en plus acerbes contre le régime du Makhzen, pointé du doigt pour son incapacité à répondre aux préoccupations des citoyens. Ainsi, le Syndicat indépendant des infirmiers a annoncé, il y a trois jours, dans un communiqué son intention d'organiser une grève nationale, du 2 au 4 mars, dans tous les services hospitaliers et centres de santé, à l'exception des services d'urgences, de réanimation et de soins intensifs. Les contestataires prévoient, en outre, d'organiser un sit-in devant le siège du ministère de la Santé pendant le dernier jour de grève, et dénoncent leur exclusion du dialogue social, particulièrement de récents pourparlers engagés entre la tutelle et des organisations syndicales sans que les infirmiers ne soient impliqués. Pour le secteur l'éducation, les enseignants contractuels ont décidé d'entamer une nouvelle grève à partir du 28 février jusqu'au 6 mars pour protester contre la non-satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles se trouvant sur la table du ministère de l'Education nationale. Une source au sein de ladite coordination, citée par des médias, a indiqué que le mouvement de grève comprend l'organisation d'un rassemblement national à Rabat pour une durée de trois jours et des marches à travers les rues de la capitale. La source a souligné que «ces actions s'inscrivaient dans le cadre d'une réponse à la politique du ministère qui fait la sourde oreille en ce qui concerne la gestion du secteur». Pour leur part, les bureaux nationaux des syndicats du transport routier (transport des voyageurs, transport de marchandises, taxis…), réunis le 24 février à Casablanca pour étudier la hausse des prix de l'essence à la pompe qui plombent la trésorerie des transporteurs, ont annoncé l'organisation d'une grève nationale de 72 heures, à compter du 7 mars. Dans un communiqué conjoint, relayé par les médias locaux, lesdits syndicats ont dénoncé le fait que le gouvernement ait ignoré leur appel à un dialogue visant à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les professionnels du secteur suite à la hausse vertigineuse des prix des carburants. De son côté, l'Union générale marocaine des doctorants de la fonction publique a également annoncé son intention d'observer une grève nationale mardi prochain, suivi d'un sit-in devant le siège du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration pour protester contre la marginalisation de cette catégorie. Les revendications socioprofessionnelles au Maroc interviennent dans un contexte marqué par la hausse des prix des produits de consommation et de carburant. Le 20 février, des milliers de Marocains ont manifesté, dans la capitale Rabat et dans plusieurs autres villes pour dénoncer ces hausses ainsi que la politique du régime du Makhzen, et ont appelé à «rendre le pouvoir au peuple». Au total, 51 villes ont répondu à l'appel du «Front social», qui regroupe des partis d'opposition de gauche, notamment dans les grandes villes comme Rabat, Casablanca, Marrakech, ainsi que Khemisset, Beni Mellal, Berkane, Meknès et Agadir. Dans une déclaration publiée sur le site internet de son parti, le chef du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) a dénoncé l'inertie du gouvernement de son pays, mettant en garde contre le risque de voir les tensions sociales que connaît le Maroc se transformer en « explosion sociale ».n