Le musicien, compositeur et interprète Baâziz a enchanté, jeudi le nombreux public algérois, avec un florilège de ses chansons, anciennes et nouvelles dans une ambiance de grands soirs.Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), dans le cadre de son programme d'animation du mois de Ramadhan, Baâziz, accompagné d'un orchestre de sept musiciens virtuoses, a entonné une trentaine de pièces, rendues dans différentes cadences du terroir, mais aussi du patrimoine mondial. Le pas décidé et le sourire large, Baâziz est apparu sur scène sous un tonnerre d'applaudissements, lançant à son public d'un geste plein, un salut enthousiasmé, empreint du plaisir à le retrouver. Les pièces écrites par l'artiste avec la plume aiguisée et le verbe tranchant qui lui sont connus, ont été judicieusement rendues dans le rire et la dérision, une dynamique interactive que Baâziz a instauré dès le départ, dans un esprit typiquement «Music Hall». Avec sa voix rauque et son vibrato en embuscade, le chanteur de «Malgré tout bladi nebghik», a séduit ses fans, de «tous âges» qui lui seront «toujours fidèles», explique une de ses proches, présente au spectacle. Parmi les chansons entonnées par Baâziz et reprises en chœurs par le public, «Win kountou ki kounna» (Où est ce que vous étiez, lorsque nous y étions), un de ses titres récent, tiré de son album, à l'intitulé éponyme, «Kifach hilti», «Kane mâakoum djet», «Enfant d'Algérie», «Ah ya Zakia», «Ya baba lahnin», «Roméo et Juliette», «Bladi ya bladi», «Je m'en fous» et «Ma tebkich ya benti». «Ces chansons écrites pour certaines il y a trente ans, sont encore d'actualité», lancera Baâziz avec un ton ironique, devant un public qui a cédé au déhanchement. Les membres de l'orchestre, composé de, Sid Ali Kriou au clavier, Merouène Mesteghanemi à la guitare, Fateh Akili au Banjo, Hamid Mokrane au violon, Mouloud Oubraham à la basse, Mustapha Menacer à la derbouka, ont fait montre de toute l'étendue de leurs talents respectifs, à l'instar de Abdelkrim Benaziz au tar (tambourin) qui a interprété un istikhbar pour introduire, «Kifach Hilti», célèbre pièce du patrimoine châabi. Heureux de retrouver son public, Baâziz a déclaré s'exprimer «avec la même ferveur qu'avant mais de façon différente», après avoir rompu avec une absence durant laquelle il avait «pris du recul», avait-il déclaré, pour «s'auto-évaluer et faire le bilan» d'une trentaine d'années de présence sur la scène artistique. En plus de quelques standards chaâbis, l'artiste a entonné «Blue Sweet Shoes» d'Elvis Presley et a invité sur scène, les chanteurs, Houssam Zenati et Mouloud Oubraham (son musicien) qui ont interprété, «Lejbel ma bin lejbel» et «Hadi K'saïti» ainsi que « Fik ya briq », respectivement. Dans l'allégresse et la volupté, l'assistance a savouré tous les instants de ce spectacle, «authentique», de l'avis d'un spectateur. Baâziz, Abdelaziz Bakhti de son vrai nom, trublion depuis 1989, année où il avait fait ses débuts, revient «interroger la société» après avoir sorti sept albums dont «10 ans de Chaâbi Rock'n bled», «Dorénavant» ou encore «Life in Algeria».