«Nous avons assuré la nécessité d'une action commune pour renforcer la coopération bilatérale, à travers la signature d'un nouvel accord qui servira de base aux relations bilatérales», a déclaré, avant-hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de sa visite diplomatique en Algérie, au cours de laquelle, il a réaffirmé la détermination des deux parties à la préservation «de leurs relations sincères et amicales». Il a mis l'accent lors de son entrevue avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sur l'importance de renforcer la coopération déjà existante et d'intensifier les échanges commerciaux entre les deux pays qui ont atteint, selon lui, 3 milliards de dollars en 2021. Ainsi élaborer une nouvelle stratégie de coopération profitable et durable entre les deux pays alliés. «Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 3 milliards USD l'année dernière, et il existe des opportunités pour parvenir à de plus larges perspectives», a souligné M. Lavrov, évoquant l'intérêt important que portent «les entreprises russes au développement de leurs relations avec les partenaires algériens dans plusieurs domaines dont l'énergie, les mines, l'exploration et l'industrie pharmaceutique, mais aussi dans le domaine militaire et technique». Les deux parties pourraient discuter des opportunités d'affaires et des mécanismes de renforcement de la coopération bilatérale au cours de «la prochaine réunion de la commission inter-gouvernementale de coopération commerciale, économique, technique et scientifique prévue très prochainement à Alger», a indiqué le MAE russe. L'Algérie et la Russie ont réaffirmé, à l'occasion, leur détermination de poursuivre leur étroite coopération dans divers domaines, notamment, énergétique, malgré le contexte international très complexe et incertain. Depuis le début de la crise géopolitique en Europe, les pays européens cherchant à se passer du gaz et pétrole russes se tournent vers l'Algérie, qui jusqu' alors se contente d'honorer ses engagements envers ses clients européens (Italie et Espagne en particulier). L'Algérie ne cesse de réitérer qu'elle ne pourrait pas se substituer au gaz russe. Ce qu'ont aussi confirmé plusieurs autres pays producteurs de gaz. Pour rappel, l'Algérie a adopté une position «pondérée, objective et équilibrée sur la question ukrainienne», ce qui ne l'empêche pas de traiter avec les deux parties en conflit. M. Lavrov n'a pas manqué de saluer d'ailleurs la position «neutre» de l'Algérie sur l'Ukraine. Interrogé sur l'opportunité que représente le marché européen en cas d'un embargo occidental sur le gaz russe, le chef de la diplomatie russe a indiqué que «la Russie, l'Algérie et les autres pays exportateurs du gaz, nous estimons qu'il faut respecter les accords déjà conclus», affirmant, dans ce sillage, que son pays «est en faveur d'une position unifiée dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz pour honorer les accords précédents. Il en sera de même pour ceux à venir». Même position adoptée par les pays membres du groupe informel Opep+ qui refuse de revoir sa stratégie de production. Tous les pays membres de cette Alliance se conforment aux décisions de l'Opep+ sur la hausse progressive des quotas de production pour stabiliser le marché et éviter une nouvelle crise. L'Opep+ a confirmé à maintes reprises, malgré les pressions occidentales, son attachement à sa stratégie de production et à leur accord. Le chef de la diplomatie russe qui s'est longuement entretenu avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, a souligné, en marge d'une conférence de presse, que «la Russie ne ménagera aucun effort pour empêcher l'établissement d'un monde unipolaire qui violerait les principes fondamentaux sur lesquels a été édifiée l'Organisation des Nations unies», saluant les efforts de l'Algérie, membre du Groupe de contact arabe sur la crise en Ukraine, en faveur du réglementa du conflit. Il a qualifié cette position arabe unifiée de «sage et d'objective». Il a, par ailleurs, critiqué les dernières déclarations et propositions du diplomate en chef de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, qui a suggéré d'«utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l'Ukraine». «Notre position est connue. Nous sommes habitués à de telles opérations (gel d'actifs) comme ce fut le cas en Afghanistan. Cependant, ces fonds n'ont pas servi à reconstruire l'Afghanistan détruit par les attaques de l'OTAN, ces vingt dernières années. Ces fonds ont été détournés à d'autres fins», a-t-il souligné. A la fin de sa visite en Algérie, M. Lavrov a transmis au Président Tebboune l'invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, pour effectuer une visite à Moscou. Samira Takharboucht Voir sur Internet