« Les recettes des exportations algériennes en hydrocarbures devraient atteindre les 50 milliards de dollars vers la fin 2022 », a annoncé une semaine plus tôt, depuis Oran, le Président directeur général (PDG) de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, Toufik Hakkar. Jusqu'à la fin du mois de mai de l'année en cours, le Groupe a réalisé un chiffre d'affaires à « l'exportation de 21,5 milliards de dollars, contre 12,6 milliards de dollars à fin mai 2021 », enregistrant une « hausse de 70% », selon le bilan des réalisations du groupe durant les cinq premiers mois de l'année en cours présenté, hier à Alger, lors d'une conférence de presse animée par le directeur Gestion de la performance au sein du groupe, Mohamed Rochdi Boutaleb. La baisse du flux des exportations du géant russe vers l'Europe, la hausse des cours du pétrole ainsi que de la production algérienne du pétrole évaluée actuellement à 1,055 millions baril/jour, suite à la décision du Groupe informel Opep+ d'ouvrir progressivement le robinet de l'or noir, ont permis à la compagnie pétro-gazière nationale de renouer avec les profits. Les revenus de la Sonatrach se dirigent vers leur plus haut niveau, soutenus par le relèvement du volume des exportations du gaz naturel et le gaz naturel liquéfié (GNL) vers les pays européens, notamment, l'Italie. Au mois d'avril dernier, le Groupe public des hydrocarbures et son partenaire italien Eni ont convenu d'augmenter les exportations de gaz via le gazoduc sous-marin (Transmed) à partir de l'automne 2022. Dans ce contexte de hausse vertigineuse des cours du gaz à l'international, la Sonatrach négocie avec ses partenaires de nouveaux contrats pour revoir les tarifs du gaz exporté. D'autre part, le Groupe peut compter sur les nouvelles découvertes réalisées entre 2020-2022 pour renforcer ses réserves pétrolières et gazières ainsi que son offre sur le marché international. Par conséquent son chiffre d'affaires à l'exportation. En 2021, la compagnie a enregistré des bénéfices plus importants que prévu, et ce, grâce à « la conjoncture favorable du marché gazier qui permis d'augmenter les exportations en 2021 de 54% à travers les gazoducs et de 13% par processus de liquéfaction », avait expliqué M. Hakkar, la semaine dernière. « La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a réalisé un chiffre d'affaires à l'export de 35,4 milliards de dollars (mds USD) en 2021, soit une hausse de 75% par rapport à 2020 », a indiqué M. Boutaleb, expliquant cette hausse par « le contexte favorable du marché pétrolier, avec un prix moyen de 72,3 dollars/baril du Sahara Blend en 2021 contre 41,9 dollars en 2020 ». « La croissance mondiale du prix du pétrole en 2021 a augmenté de plus de 70% par rapport à 2020, résultant principalement de la reprise de l'économie mondiale, du resserrement des approvisionnements, de la demande accrue sur les produits pétroliers et d'une bonne tenue des marchés financiers », a-t-il ajouté. Cette situation a renforcé la production et les ventes du Groupe Sonatrach qui a vu son « chiffre d'affaires à l'export augmenter sous l'effet des prix, à hauteur de 76%, et des volumes à hauteur de 24% », selon le même intervenant, ajoutant que la « production primaire d'hydrocarbures a atteint, quant à elle, les 79,2 millions de tonnes équivalents pétrole (TEP) à fin mai 2022, en hausse de 2% par rapport aux réalisations à fin mai 2021 ». Hakkar : de nouveaux accords pour la révision des prix Par ailleurs et concernant la question de la révision des prix du gaz vendu à ses clients, le P-dg de la Sonatrach, Toufik Hakkar, a affirmé, à ce sujet, que « la révision des prix se fait avec l'ensemble des partenaires de Sonatrach sans tenir compte de la nature du partenaire. Les négociations sont très avancées », expliquant qu'« outre accord acté avec le Groupe italien ENI, d'autres accords sont en cours de négociation avec deux partenaires, d'autant que lors du dernier trimestre, les prix du gaz ont augmenté sur le marché Spot ». Il a réitéré, à l'occasion, la position de son entreprise quant à une éventuelle réorientation du gaz algérien vers d'autres pays par des partenaires de l'Algérie assurant qu'« il y a des textes dans nos contrats de fourniture de gaz qui exigent l'accord préalable de Sonatrach avant la possible revente du gaz à d'autres clients. Si ces textes ne sont pas respectés, il existe des procédures prévues ». Il a précisé qu' « aucun cas de revente par des partenaires de Sonatrach du gaz algérien n'a été enregistré à l'heure actuelle ».