La crise de l'énergie se poursuit en Europe, où les cours du gaz naturel européen évoluant toujours à des niveaux extrêmes. Après être monté jusqu'à 324 euros le mégawattheure (MWh) jeudi, se rapprochant ainsi de son record historique en séance (345 euros le MWh) atteint dans les premiers jours de l'invasion russe de l'Ukraine, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, évoluait à 305 euros le MWh. «Cette situation est due à l'insuffisance de l'offre de gaz naturel», expliquent les analystes de Commerzbank, entre livraisons de gaz russe via Nord Stream 1 déjà très réduites et livraisons en provenance de Norvège entravées par des travaux de maintenance. Aux Etats-Unis, Freeport LNG a annoncé mardi que son terminal de gaz naturel près de Houston au Texas, qui avait été endommagé par un incendie en juin, ne reprendrait du service qu'en novembre, soit avec un mois de retard. Entraînée par les prix du gaz, l'Europe a connu une semaine de prix records de l'électricité pour livraison début 2023, dépassant vendredi les 800 euros le MWh en Allemagne et les 900 euros jeudi en France. En France, EDF a annoncé la prolongation de l'arrêt de réacteurs nucléaires affectés par des soucis de corrosion. Les prix du pétrole étaient en légère hausse vendredi, entre de potentielles réductions de production des pays membres de l'Opep+ et l'éventualité d'un retour de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, tandis que le gaz évoluait toujours à des niveaux extrêmes. Vers 09h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre, prenait 1,11% à 100,44 dollars, hésitant autour de la barre des 100 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), son homologue américain, pour livraison le même mois, montait quant à lui de 1,05%, à 93,49 dollars. Mercredi, le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé avoir reçu une réponse des Etats-Unis concernant les «ajustements» requis par Téhéran à la proposition d'accord soumise par l'Union européenne sur le dossier nucléaire iranien. Une issue positive des négociations entraînerait la levée d'une partie des sanctions américaines contre l'Iran et le retour en grâce du brut iranien sur le marché international. Mais le pétrole a toutefois augmenté sur la semaine, après que le ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz ben Salmane ait ouvert la porte à une possible réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+). «L'impression demeure que l'Arabie saoudite n'est pas disposée à tolérer une baisse des prix en dessous de 90 dollars», commentent les analystes de Commerzbank.