Née le 10 août 1930, au vieux quartier de Douirette à Blida, ville ayant donné naissance à de grands noms artistiques, Farida Saboundji est l'une des grandes comédiennes algériennes, connue pour ses rôles de bourgeoise, «dame de fer» algéroise. Elle rejoint, très jeune (13 ans), le théâtre, travaillant aux côtés des grands artistes algériens dont Mahieddine Bachtarzi, Ahmed Ayad (Rouiched), Mohamed Touri, Kelthoum et Nouria. Dans les années 50, la comédienne joue plusieurs rôles notamment au théâtre classique au TNA appelé à l'époque l' «Opéra», dont Otello, Don Juan, Tartuffe et bien d'autres. Saboundji a participé, également, aux grands classiques algériens gravés dans la mémoire des Algériens dont «Khoud Ma'Atak Allah» de Hadj Rahim aux côtés de Nouria, Ouardia, Fatiha Berbère, Mustapha El-Anka et Hassan Hassani. La défunte à également joué dans le film «Médaille à Hassane», de Hadj Rahim, adapté de la pièce de théâtre «El Baouaboun» (Les concierges), aux côtés de Sid Ali Kouiret, Rouiched, Yahia Ben Mabrouk, Mustapha Preure et autres. «Bab El Web» de Merzak Allouache et «Maintenant ils peuvent venir» de Salem El Ibrahimi sont autant de films dans lesquels elle a participé. Farida Saboundji est apparue aussi dans plusieurs feuilletons dont «El Macir» (1989) du défunt réalisateur Djamel Fezaz, où elle a brillamment joué le rôle d'une femme aristocrate et arrogante, et «Kaid Ezzamane» (1999) du même réalisateur, ainsi que dans le sketch «La belle fille et la belle mère» avec Noria. Dar El Bahjda aux côtés de Bayouna était le dernier feuilleton auquel elle a participé. La défunte a joué dans le film télévisé «Diaf Bla Aarda» du défunt réalisateur Mohamed Hilmi aux côtés de grandes figures de l'art algérien telles que Mohamed Hilmi, Omar Guendouz, Salah Aougrout, Anissa et Abdelhamid Rabia. En 2017, Saboundji a été décorée de la Médaille de l'ordre de mérite national au rang de «Djadir», ainsi que d'autres distinctions tout au long de sa carrière artistique, en reconnaissance au grand talent et au parcours riche de cette éminente personnalité de l'art algérien qui a voué sa vie et sa carrière au service de la culture algérienne. La dépouille de la défunte a été inhumée, samedi après la prière d'El-Asr, au cimetière d'El-Alia à Alger. Des officiels rendent hommage à une artiste «hors pair» Plusieurs officiels ont rendu hommage, samedi, à la défunte comédienne Farida Saboundji qu'ils ont qualifiée «de grande artiste hors pair» et «de moudjahida militante». «Farida Saboundji, l'icône de l'art engagé et fascinant, nous quitte pour rejoindre sa demeure éternelle, puisse Dieu l'entourer de Sa sainte miséricorde», a écrit le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, dans son message de condoléances, ajoutant que la défunte «a encensé le quotidien des Algériennes et Algériens de tous ce qui est beau, authentique et sublime». Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali a affirmé dans un tweet que «la disparition d'un artiste crée un vide dans le contenu du message de l'art et du sublime, un message porté par l'artiste et la moudjahida Farida Saboundji qui quitte le monde d'ici-bas pour rejoindre Allah que je prie de lui accorder Sa sainte miséricorde». Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a, quant à lui, déclaré qu' «une bougie de la scène artistique algérienne vient de s'éteindre avec la disparition de l'icône de l'art national, la moudjahida et la grande artiste Farida Saboundji, laissant derrière elle un legs artistique riche et diversifié entre pièces théâtrales et oeuvres télévisées et cinématographiques». «Notre mémoire retiendra les rôles forts à signification éducative et sociale que la défunte a joués avec brio et professionnalisme», a-t-il soutenu. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra a exprimé dans un tweet ses condoléances suite à la disparition de la grande artiste qui a rejoint l'au-delà «après un parcours artistique et culturel riche avec engagement et fidélité qui lui ont valu le respect et l'affection du public algérien tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur». Pour sa part, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a affirmé dans son message de condoléances suite à la disparition de l'artiste, que l'Algérie perd «un pilier de l'art algérien», rappelant que la défunte Farida Saboundji «était parmi les pionniers du Théâtre, du cinéma et de la Télévision en Algérie». Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, a exprimé sa «grande tristesse et chagrin» pour le départ de «la moudjahida Fatma Saboundji, dite Farida Saboundji», affirmant sur sa page Facebook, que «la scène artistique algérienne a perdu une icône qui a mis sa jeunesse au service de la cause nationale jusqu'au recouvrement de la souveraineté nationale, qui était une autre station pour un nouveau départ vers la créativité et l'excellence dans le monde de l'art et du théâtre, pour immortaliser son nom en lettres d'or dans la mémoire nationale et artistique». Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avait adressé un message de condoléances à la famille de la regrettée. «C'est avec une grande affliction et tristesse que j'ai appris la nouvelle de la disparition de la défunte Farida Saboundji», lit-on dans le message de condoléances du Président Tebboune. «En cette douloureuse circonstance, nous faisons nos adieux à un nom célèbre parmi les grands comédiens algériens. La défunte a gagné, avec une élite de comédiens, l'estime et le respect du public, à travers les œuvres théâtrales et cinématographiques de haute facture qu'elle a interprétées, s'érigeant ainsi en exemple pour des générations de comédiens», souligne le président de la République. Des artistes rappellent les qualités artistiques et humaines de Farida Saboundji Des artistes ont pleuré, samedi, l'artiste Farida Saboundji, décédée samedi à l'âge de 92 ans, la qualifiant d' «icône de l'art algérien et d'artiste aimée de tous». Dans une déclaration à l'APS, Bahia Rachdi a indiqué que «Saboundji était une grande artiste et une femme fidèle qui prodiguait des conseils en faveur des artistes», ajoutant que «la défunte considérait l'art comme un message noble et soutenait que l'artiste doit être le miroir de la société». De son côté Abdenour Chelouche a souligné que la regrettée jouissait d'une compétence irréprochable, ajoutant qu'elle faisait partie des premières comédiennes algériennes en rejoignant le théâtre Mahieddine Bachtarzi dans les années 1950 avant de poursuivre son parcours après l'indépendance au théâtre et au cinéma. Pour Nawel Zaatar, «Saboundji est une grande artiste de par ses œuvres présentées durant plus de 50 ans», rappelant qu'elle a travaillé à ses côtés dans plusieurs feuilletons où elle a fait preuve d'un grand professionnalisme ». De son côté, Dalila Hlilou, estimé que «feue Saboundji était une personne agréable et une comédienne talentueuse», indiquant que sa mort était une perte pour la scène artistique.