« L'Algérie a joué un rôle historique, même dans le dernier accord dont le premier jalon a été l'accord conclu à Alger en septembre 2016 », a déclaré avant-hier, le secrétaire général (SG) de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), Haitham Al-Ghais, en marge de sa visite de travail de trois jours effectuée (15 au 17 octobre) en Algérie, en plein conflit pétrolier avec les Etats-Unis qui accuse le cartel d'être à l'origine de l'aggravation de l'inflation. Il a défendu la culture « apolitique de l'Opep+ », cherchant uniquement à stabiliser les prix et à garantir un équilibre entre l'offre et la demande, en intervenant sur le marché. C'est qu'a soutenu aussi, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, affirmant que « l'accord du 5 octobre 2022 adopté unanimement à Vienne par les pays de la Déclaration de Coopération est une réponse purement technique basée sur des considérations uniquement économiques ». Les deux parties se sont plutôt montrées très optimistes et confiantes quant aux répercussions positives de cette décision sur le marché. Lors de son entretien avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, M. Al Ghais dit avoir retenu les recommandations du chef de l'Etat sur « le devenir des marchés énergétiques et l'importance de préserver l'unité de l'équipe et de prendre des décisions collectives au service de l'Organisation, des marchés pétroliers, mais avant tout au service des consommateurs, des Etats producteurs de pétrole et, partant, de l'économie mondiale en générale ». L'Algérie a toujours exprimé l'impératif de rester « unis et solidaires » au sein du groupe afin de faire face aux chocs extérieurs. « L'Opep+ ne s'écarte pas de la démarche qui a toujours été la sienne depuis 2016 de soutenir la stabilité et l'équilibre du marché pétrolier international », a souligné M. Arkab, assurant que « la réduction de la production de 2 millions de barils/jour à compter de novembre, était d'ordre purement économique et technique ». « ça ne date pas d'aujourd'hui, les décisions de l'Organisation prises dans le cadre de la coopération entre les membres Opep et non Opep ont toujours été d'ordre purement économique et technique », a déclaré à son tour M. Ghais, précisant que « la prise de décision reposait sur des études techniques des situations de l'économie mondiale et de la demande sur le pétrole, outre les approvisionnements de l'intérieur et de l'extérieur de l'Opep ». Durant la crise sanitaire, a-t-il rappelé, « ce sont les Etats consommateurs qui avaient demandé à l'Opep+ d'intervenir en vue de réduire la production et nous avions consentis de grands sacrifices à travers la décision de réduire la production de 10 millions de barils par jour », réitérant que « toutes les décisions de l'Opep+ sont prises à l'unanimité, soit avec l'approbation de 23 Etats signataires de la Déclaration de coopération ». Aujourd'hui, dans un contexte aussi incertain, l'Alliance se doit d'agir pour stabiliser le marché afin d'éviter le déclenchement d'une nouvelle crise pétrolière fatale. « Il nous a été donné de constater une baisse des cours. Nous ne maîtrisons pas les cours du pétrole. Par contre, d'autres parties maîtrisent les prix des marchandises, dont le pétrole, à l'instar des bourses de New York et de Londres et des courtiers (…) », a indiqué M. Al Ghais, estimant que « l'importance de la stabilité du marché pétrolier avec une nécessité incessante qui continuera à former une partie essentielle dans le mix énergétique de l'ordre de 30% en 2045 «. « Le monde aura besoin de 12 billions de dollars d'investissements dans le domaine des industries pétrolière d'ici l'année 2045 », a-t-il ajouté, mettant l'accent sur l'importance de renforcer l'investissement dans ce secteur. L'Algérie a toujours insisté sur l'importance d'investir dans le secteur des hydrocarbures pour maintenir l'équilibre du marché. Aucun pays producteur des énergies fossiles n'est prêt à abandonner ses projets dans le secteur, misant en parallèle le développement de l'énergie verte. C'est grâce aux recettes des hydrocarbures que des pays tels que l'Arabie saoudite, l'Algérie, le Nigeria... arrivent à redresser leur économie et finance. Le potentiel d'investissement dans ce secteur a aussi été au cœur de la visite de M. Ghais en Algérie. Hier, c'était son dernier jour de visite de travail dans le pays.