? La Russie a décidé de réduire sa production de pétrole de 500.000 b/j dès le mois de mars prochain. Une décision prise en représailles à l'embargo imposé par l'Occident sur son pétrole et ses produits raffinés, dont les prix ont été aussi plafonnés, ce qui risque de provoquer un resserrement de l'offre sur le marché par rapport à la demande. Cette dernière devrait atteindre de nouveaux sommets au cours de l'année en cours. «La demande mondiale de pétrole devrait dépasser ses niveaux antérieurs à la pandémie de Covid-19 cette année 2023 et atteindre 102 millions de barils par jour (bpj)», a indiqué avant-hier, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Haitham al Ghais, lors d'un discours prononcé à l'ouverture de la Conférence et exposition internationale égyptienne sur le pétrole (EGYPS 2023). Avant d'annoncer sa décision, à la fin de la semaine passée, la Russie a discuté avec l'Arabie saoudite et d'autres membres du groupe informel Opep+ qui ne s'est pas opposés à cette coupe volontaire, en dehors des quotas habituellement fixés par l'Alliance. Leur principal souci est de maintenir la stabilité du marché pétrolier et de faire grimper le prix de l'or noir, ce qui ne plait pas aux consommateurs occidentaux. «L'Opep s'est engagée à soutenir la stabilité du marché et les investissements afin de répondre à la demande croissante et de soutenir les efforts de réduction du carbone», a-t-il indiqué affirmant que «les récentes prévisions de l'Opep ont montré que la demande d'énergie augmente et atteindra les niveaux pré-Covid-19 pendant l'année en cours». Le SG de l'Opep a, toutefois, insisté sur la nécessité de maintenir la dynamique de l'investissement dans le secteur d'hydrocarbures pour répondre à la demande croissante de l'énergie sur le marché. «L'industrie pétrolière a souffert d'une baisse importante des investissements au cours des dernières années», a-t-il expliqué. La fin du pétrole n'est pas pour demain. «L'Opep s'attend à ce que l'industrie pétrolière ait besoin d'investissements d'un montant d'environ 12.000 milliards de dollars jusqu'en 2045, à un rythme de 500 milliards de dollars par an», a souligné M. Ghais, assurant que «la demande mondiale de pétrole devrait continuer de croître pour s'élever à 110 millions de bpj en 2025». «L'importance d'investir dans la sécurité énergétique en tant que composante majeure de l'activité économique, de la disponibilité de l'énergie et de la stabilité des marchés», a-t-il souligné. La crise énergétique n'est pas finie, du moins celle du gaz a avert, de son côté, l'Agence internationale de l'Energie qui redoute un hiver 2023 «insupportable» si rien ne serait fait par les pays consommateurs.