Impliqué dans une série de scandales de grande ampleur à l'international, le régime du Makhzen «peine à trouver de nouveaux relais d'influence», écrit le magazine d'actualité hebdomadaire français Marianne, qui a consacré son dernier numéro au Maroc et à ses mauvaises pratiques.Dans un dossier paru dans sa nouvelle édition, intitulé : «Espionnage, lobbying, infiltration, people, cannabis et immigration : Comment le Maroc nous tient ?», le magazine explique pourquoi ce pays a bénéficié d'«un traitement de faveur» pendant de longues années, alors que Rabat n'arrête pas d'enchaîner les mauvaises pratiques et les graves dérapages, à l'instar du scandale ayant secoué récemment le Parlement européen, le «Marocgate», une affaire qui fait encore couler beaucoup d'encre, note l'APS. Les raisons avancées par Marianne se résument ainsi : espionnage, lobbying, infiltration, people, immigration et cannabis. Ce sont les six «piliers» de l'influence marocaine en France. A propos de l'espionnage, note l'APS, le magazine rappelle l'affaire Pegasus qui a défrayé la chronique et dans laquelle le Maroc est impliqué en utilisant ce logiciel espion développé par la firme sioniste NSO pour mettre sur écoute plusieurs personnalités politiques, journalistes et autres militants. «L'indignation suscitée l'été 2021 par les révélations de ces pratiques s'est comme dissipée. Qui s'en inquiète depuis?», s'interroge Marianne dans son enquête. Paris, pourtant concerné au premier chef n'a rien fait dans cette affaire alors que Bruxelles a diligenté une commission d'enquête sur ce sujet. L'hebdomadaire français évoque aussi dans ce même contexte, le scandale retentissant qui a éclaté récemment au sein du Parlement européen où le Makhzen a corrompu des élus pour faire voter à Bruxelles des lois en sa faveur. Et de poursuivre : «L'argent et le sexe étant les deux principaux talons d'Achille de tout être humain, le Makhzen en a usé et abusé dans le Marocgate en réussissant à corrompre près d'une vingtaine d'eurodéputés, peut-être même plus quand l'écheveau de cette affaire sera enfin démêlé». Pour Marianne, le Maroc est aussi «intouchable» car c'est «l'une des portes d'entrée de l'immigration vers l'Europe». Le magazine détaille : c'est tout l'enjeu des relations entre le royaume et l'Union européenne «d'inciter Rabat à ne pas laisser libre cours aux passages vers l'Europe», note l'APS. L'immigration est un phénomène qui inquiète et que le Maroc utilise pour faire chanter l'UE, comme ce fut le cas contre l'Espagne (drame de Ceuta et Melilla), dans le but, note l'APS, de faire fléchir la position de Madrid sur la question sahraouie. Et le Maroc tient aussi la France malgré les coups bas qu'il lui inflige régulièrement, «parce que c'est l'une des portes d'entrée de la drogue vers l'Europe», explique le média qui estime que le royaume, premier producteur mondial de résine de cannabis selon l'ONU, «devrait figurer au sommet de la «wanted list» du ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin qui proclame régulièrement que «la lutte contre la drogue, partout sur le territoire, est une priorité»». Le magazine français évoque, par ailleurs, les anciens canaux mis en place par Rabat qui «fonctionnement moins bien qu'auparavant», ajoutant que «le Maroc peine à trouver de nouveaux relais d'influence». En dépit de tous les scandales où le Maroc est fortement impliqué, causant son isolement sur la scène internationale, Rabat continue de «déployer toutes les méthodes possibles pour pousser ses pions», note le magazine français qui cite la dernière illustration en date : l'affaire Rachid M'Barki, journaliste à BFM TV (désormais écarté de l'antenne). Le journaliste franco-marocain a fait diffuser dans son journal de la nuit des sujets (non validés par sa hiérarchie) ayant subi une influence extérieure au profit notamment du Makhzen. Le dernier des sandales dont le Maroc est auteur est l'implication du journaliste marocain Rachid M' Barki dans la désinformation en complicité avec une officine sioniste pour influer dans les élections dans de nombreux pays et la colonisation.