L'Algérie nouvelle, telle qu'elle se voudrait à la fois ouverte et souveraine, d'économie de marché et d'orientation sociale, promotrice du mérite et gardienne de l'équité sociale, protectrice de l'égalité des chances et de l'Etat de droit, est partie pour assurer cet équilibre qui avait besoin d'un point de départ, à savoir la mise au même niveau de tous les Algériens pour éviter de créer une Algérie à plusieurs vitesses, comme cela est le cas dans plusieurs économies de la région.Le concept de zone d'ombre, comme paramètre de base de sélection des zones prioritaires devant bénéficier de l'attention publique, est un point focal à partir duquel il est possible d'identifier les actions primordiales qui président à toute entreprise primaire de développement classique. Autrement dit, en se penchant sur l'approche de gestion des zones d'ombre, on touche du doigt l'acte inaugural du développement, de tout développement. Mais le concept de zone d'ombre ne recouvre pas cette seule dimension, au demeurant, importante. Il suscite l'attention sur un aspect très important du développement, à savoir celui du désenclavement primordial qui participe de l'autonomisation de la zone ciblée et de sa connexion dynamique à son environnement social et économique en vue de lui donner les moyens minimaux autogènes de la dynamique sociale et économique à même d'enclencher un processus de développement multidimensionnel de niveau supérieur, dont le développement humain devient le moteur principal. Les zones d'ombre sont, pour ainsi dire, comparables à des régions d'exploration pionnière. Dans les zones d'ombre, on cherche à sédentariser les populations, et dans les zones d'exploration pionnière, on cherche à attirer les populations. Dans les deux zones, des projets structurants aux dimensions adaptées sont absolument indispensables comme base de départ pour la viabilisation sociale et économique. Ecole, centre de soins de santé, petits commerces, routes d'accès, transports, télécommunications, énergie, eau, etc., doivent absolument venir en soutien à des activités rurales artisanales (généralement des activités agropastorales), qui expliquent l'arrivée et/ou l'installation de populations dans ces zones enclavées et/ou isolées. En relevant le défi de faire recenser ces zones et de se confronter à des chiffres qui donnent le vertige, le président de la République a fait de son engagement de s'attaquer à cette topographie de la misère sociale l'une de ses actions prioritaires qui donnent le ton à une vision et à une volonté politiques fortes d'un sens de l'équité et de la justice. Mais également, une vision et une volonté soucieuses de raffermir les assises de l'Etat de l'après-Hirak. Cela sur des bases saines de cohésion sociale tributaire d'un endiguement de la marginalité sociale sous toutes ses formes, y compris celle touchant des centaines de zones d'ombre dans une Algérie alors milliardaire en pétrodollars. Désenclavées, leurs populations rassurées et donc aussi sédentarisées, ces zones d'ombre commencent à susciter l'attention de petits investisseurs, y compris dans le petit commerce, qui cherchent des niches économiques, et parfois même de véritables entreprises qui cherchent à se greffer à un environnement agraire et social propice à leurs affaires. C'est dire que pour ces zones, c'est déjà le début d'une dynamique de développement d'un niveau supérieur. Cela a commencé avec les zones d'ombre, désormais désenclavées et prises en charge, au même titre que les autres régions, dans le cadre des efforts de développement local. Cela se poursuit, désormais, avec l'approche de mise à niveau du développement des communes et de renflouement économique et social des wilayas «pauvres» ou autrement dit, des wilayas qui ne bénéficient pas d'une bonne assise fiscale, souvent réduites à bénéficier de la solidarité des régions plus riches. L'actuel ministre de l'Intérieur, en parfaite connexion avec les enjeux qui inspirent la vision et la décision du président de la République, a fait du développement local un point focal de ses actions de mise en œuvre de la politique gouvernementale. Il n'a de cesse d'orienter les actions des walis dans le sens du développement économique, fer de lance de tout développement, et dans le sens d'une intelligence locale qui puisse, au-delà des décisions centrales, aller dans le sens d'un développement participatif local qui respecte les spécificités de chaque région, ses atouts et ses richesses.