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Narration et réalité de la crise libyenne
Conflit
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 03 - 2023


L'OTAN se déclare préoccupée pour la crise en Libye, qui «a des implications directes pour la stabilité régionale et la sécurité de tous les Alliés». Elle assure donc qu'elle «reste engagée à fournir du conseil à la Libye pour la défense et la sécurité». Les gouvernements des Etats-Unis, France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni déclarent que «des élections libres permettront au peuple libyen de renforcer sa propre souveraineté» et qu'ils sont «prêts à demander des comptes à ceux qui menacent la stabilité de la Libye». Ils réaffirment ensuite «le plein respect et engagement pour la souveraineté et l'indépendance de la Libye». Paroles solennelles prononcées par ces puissances mêmes qui, après avoir démoli dans les années 90 la Yougoslavie en la désagrégeant de l'intérieur et en l'attaquant de l'extérieur, avec la même technique démolirent en 2011 l'Etat libyen. D'abord ils financèrent et armèrent à l'intérieur des secteurs tribaux et groupes islamistes hostiles au gouvernement, et infiltrèrent des forces spéciales en particulier qataris, pour propager les affrontements armés. Puis ils l'attaquèrent de l'extérieur : en sept mois, l'aviation USA/OTAN effectua 30 000 missions, dont 10 000 d'attaques, avec plus de 40 000 bombes et missiles. À la guerre – dirigée par les Etats-Unis, d'abord via le Commandement Africa, puis via l'OTAN sous commandement USA – participa l'Italie avec 7 bases aériennes, chasseurs bombardiers et un porte-avions. Ainsi se trouvait démoli cet Etat africain qui – documentait en 2010 la Banque mondiale – avait «de hauts niveaux de croissance économique et de développement humain» et où trouvaient du travail environ deux millions d'immigrés, en majorité africains. Grâce à l'export énergétique l'Etat libyen avait investi à l'étranger environ 150 milliards de dollars. Les investissements libyens en Afrique étaient déterminants pour le projet de l'Union Africaine de créer des organismes financiers, un marché commun et une monnaie unique de l'Afrique. Les e-mails de la secrétaire d'Etat de l'Administration Obama, Hillary Clinton, mis à jour par la suite par WikiLeaks, démontrent que les Etats-Unis et la France voulaient éliminer Kadhafi avant qu'il n'utilisât les réserves d'or de la Libye pour créer une monnaie pan-africaine alternative au dollar et au franc CFA (monnaie imposée par la France à 14 ex-colonies). Avant que n'entrassent en action les bombardiers, entrèrent en action les banques : elles séquestrèrent les 150 milliards de dollars investis à l'étranger par l'Etat libyen, dont ensuite la majeure partie a disparu, bloquant de cette façon tout le projet africain. Tout cela se trouve effacé par la narration politico-médiatique de la crise libyenne, permettant aux principaux responsables de la catastrophe sociale provoquée par la guerre contre la Libye de se présenter comme ses sauveurs. Aujourd'hui en Libye les recettes de l'export énergétique sont accaparés par milices et multinationales. De grandes quantités de pétrole libyen sont vendues à des pays de l'Union européenne, par l'intermédiaire de sociétés maltaises qui les recyclent en en camouflant la provenance. Le niveau de vie de la population s'est effondré. La Libye est devenue la principale voie de transit d'un flux migratoire chaotique qui a provoqué plus de victimes que la guerre de 2011. Selon les données de l'Organisation Internationale pour les Migrations, se sont noyés en Méditerranée en 2021 environ 1 500 migrants, mais ils sont certainement plus nombreux car beaucoup de cas ne sont pas signalés. Environ 30 000 migrants, en 2021, ont été interceptés en mer et ramenés en Libye par les garde-côtes «libyens», créés, entraînés et financés par l'Italie avec 33 millions d'euros. Beaucoup de ces migrants ont fini dans des centres de détention aussi bien du «gouvernement» de Tripoli que des milices. Sont aujourd'hui pris au piège en Libye plus de 600 000 migrants d'environ 45 nationalités, pratiquement réduits en esclavage, contraints de travailler sans paye et sous les coups. De plus en plus nombreux sont ceux qui demandent non pas à être amenés en Europe, mais à rentrer dans leur pays pour échapper à cette condition. Particulièrement dramatique est le sort des jeunes femmes, vendues aux enchères, violentées et obligées de se prostituer. Tout cela grâce à l'opération «Protecteur Unifié» qui, informe le ministère de la Défense, fut effectuée par l'OTAN en 2011 pour «la protection des civils en Libye».

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