Des réformes financières très importantes sont mises en œuvre depuis plusieurs mois, l'Algérie va devoir soutenir la dynamique déjà connue de l'innovation dans le secteur financier et bancaire. C'est une priorité pour le Gouvernement.C'est ce qu'a réaffirmé, mercredi dernier, le ministre des Finances, Laaziz Fayed a affirmé, lors de la présentation du texte de loi portant règlement budgétaire 2020, devant les membres du Conseil de la Nation, à Alger, mettant en avant les efforts continus des autorités pour l'accélération du rythme des réformes dans le secteur financier en vue de faciliter l'accès au crédit, les transactions financières, le recouvrement fiscale… etc., ainsi instaurer un mode de gouvernance financière et comptable plus transparent et efficient. Le redressement des finances du pays (2021-2022), après la tempête pandémique et la crise financière de 2020, a permis au ministère des Finances de se pencher sur plusieurs points aussi importants après la réforme budgétaire, comme la digitalisation des administrations fiscales, du cadastre, le dégel progressif des projets de développement… Dans cette optique, le ministre a réitéré l'engagement du Gouvernement pour la numérisation du secteur financier et bancaire afin de généraliser et de démocratiser l'utilisation des paiements électroniques et renforcer la bancarisation des particuliers et des professionnels à travers le territoire national. Le processus de modernisation et de la digitalisation des services financiers est déjà en cours. « L'année en cours verra la prise de nouvelles mesures pour promouvoir et accélérer la numérisation du secteur des finances qui constitue une priorité pour les pouvoirs publics », a indiqué, à ce sujet, le premier argentier du pays, assurant que le ministère des Finances « a mobilisé tous les moyens matériels et humains pour concrétiser cet objectif ». Cette opération prendra du temps, a-t-il fait remarquer, estimant qu'« il est impossible de numériser tout le secteur du jour au lendemain. La numérisation est un processus que nous avons commencé à concrétiser progressivement, en fonction des priorités ». Le ministre a voulu rassurer quant aux efforts déployés par son département ministériel pour mener à bien cette opération, conformément à la feuille de route mise en place par ses services. Dans une première étape, « 41 centres des impôts seront numérisés à travers le pays, tout en permettant aux citoyens de retirer le livret foncier par voie électronique, et ce avant la fin de l'année en cours », a-t-il indiqué, affirmant que « la Direction générale des impôts aura la part du lion concernant les moyens mobilisés par le ministère dans le domaine de la modernisation ». L'amélioration des capacités financières de l'Etat ces deux dernières années ont permis l'accélération des réformes financières, le dégel des projets d'investissement, le redressement des entreprises publiques en crise et le lancement d'importants projets d'investissement stratégiques. Le ministère œuvre, en parallèle, à la mise en place d'un nouveau cadrage macro-économique, la révision des règles de la comptabilité publique et la politique budgétaire pour améliorer la gouvernance des finances publiques, identifier et éviter les risques budgétaires. Les résultats comptables devraient s'améliorer davantage, à l'avenir. Revenant sur le texte de règlement budgétaire 2020, le ministre a indiqué que « les résultats comptables pour la mise en œuvre de la loi de Finances de cette année n'ont pas fait l'objet d'objection par la Cour des comptes », estimant, qu' «une partie du contenu des observations émises par la Cour des comptes concernent les défaillances du système de gestion de la finance publique actuelle, dont les solutions figurent dans les réformes initiées par le ministère des Finances depuis le 1er janvier 2023 conformément à la loi organique 18-15 relative à la loi de Finances ». « Cette loi constitue une base pour la finance publique et un pilier solide pour les réformes budgétaires et la réforme comptable sachant qu'elle permettra d'améliorer l'efficacité et la bonne gouvernance de la finance publique ». L'amélioration comme sus-cité des capacités financières de l'Etat a permis de dégeler les projets de développement, ces deux dernières années et d'augmenter les dépenses publiques. « Le nombre de projets ayant bénéficié du dégel depuis début 2022 sur le territoire national s'élève à 550 projets, avec une enveloppe financière de 350 Mds DA », selon M. Fayed, insistant, par ailleurs sur l'impératif de poursuivre les efforts de réformes du secteur, de sa modernisation et de digitalisation. « La concrétisation de ces réformes conférerait davantage de transparence aux dépenses publiques et présenterait au pouvoir législatif une image plus claire de toutes les opérations financières prévues », a-t-il assuré, réaffirmant l'engagement des pouvoirs publics pour moderniser les administrations publiques, en priorité.