Une semaine après l'annonce par huit pays membres du groupe informel Opep+ de la réduction volontaire et supplémentaire de leur production de pétrole dès le mois de mai prochain, et ce, pour toute l'année 2023, les prix du pétrole sont toujours volatiles. Pour rappel, le volume global de cette nouvelle coupe s'élève à plus de 1,6 million de baril par jour (Mbj), qui s'ajoute à la baisse de deux millions bj fixée par l'Alliance au mois d'octobre 2022, portant ainsi le volume de la réduction à plus de 3,6 mbj. Cette nouvelle coupe a surpris les pays consommateurs et a affecté les marchés financiers et celui des matières premières. L'objectif de cette décision est de soutenir les cours du pétrole et renforcer l'offre. Le marché pétrolier, pour rappel, a réagi dans l'immédiat. Les cours de l'or noir ont grimpé à plus de 85 dollars, sans atteindre le cap des 90 dollars. Une valeur sûre recherchée par l'Opep+, cependant, le marché financier pourrait ne pas digérer facilement la nouvelle coupe de l'Opep+. Une semaine plus tard, les prix se sont stabilisés à 84 dollars. Certes, ce n'est pas l'effet souhaité, alors que la demande américaine de pétrole brut augmente et l'offre se resserre sur le marché. Les investisseurs peinent à prendre le risque, dans un contexte financier et bancaire international encore vulnérable. Malgré les signes de reprise affichés par le secteur financier, les investisseurs se montrent sceptiques et scrutent de plus près l'affaiblissement de l'économie américaine, notamment, du dollar. Le marché pétrolier, quant à lui, n'a pas connu de grand changement, ce week-end, car c'est un jour férié et les marchés sont fermés. «Les investisseurs guettent pourtant le rapport officiel sur l'emploi américain vendredi qui devrait montrer un refroidissement du marché du Travail mais comme les marchés seront fermés, il n'y aura pas d'incidence immédiate sur les cours, l'analyste Andrew Lebow de Commodity Research Group, cité par le site spécialisé, leprixdubaril.com. De son côté, Edward Moya d'Oanda, a indiqué, selon la même source, que «les courtiers ont la gueule de bois après l'Opep+ et son annonce d'une réduction de la production». L'évolution du marché des matières premières et des marchés financiers est tributaire de la situation économique américaine qui a montré dernièrement des signes de faiblesse, ce qui pourrait peser sur l'économie mondiale. Ce qui est sûr, la coupe décidée par les huit pays membres de l'Opep+ pourrait, en effet, pousser le marché dans un déficit de l'offre dans les prochaines semaines avec la reprise de l'activité industrielle en Chine. Cette dernière importe de plus en plus d'hydrocarbures de la Russie avec laquelle, elle prévoit de construire un nouveau gazoduc. Les pays membres de l'Opep+ ont démontré à nouveau leur solidarité et engagement en faveur de la stabilité du marché pétrolier, malgré les pressions occidentales. L'Algérie, l'Arabie saoudite et six autres pays ont décidé de baisser leur production et cette décision pourrait peut-être motiver d'autres membres pour faire augmenter les cours du pétrole si ces derniers chutent à nouveau.