Le trio grec «Panik at the Opera», et le duo français «Mouss et Hakim» ont animé vendredi à Alger la deuxième soirée du 23e Festival européen de musique, avec au programme un répertoire éclectique aux sonorités méditerranéennes et algériennes.Accueilli au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), le trio composé de George Tenorman Tziouvaras au chant et au piano, Vangelis Kalaramas (batterie) et Stavros Parginos (violoncelle), ont gratifié le public de plusieurs titres puisés dans son dernier album intitulé «Sapceman», un voyage musical à travers l'espace et le temps avec comme super-héros moderne un extraterrestre nommé Spaceman, fil conducteur de cette pièce. Dans une performance alliant l'humour et l'interaction, soutenue avec une narration fantastique de Tenorman, le trio a créé avec le violoncelliste et le batteur un univers musical particulier en repoussant les frontières établies par l'espace et le temps à travers une musique qui suscite de l'émotion à l'aide d'effets sonores et lumineux délirants. Puisant dans sa riche discographie, le Panik at the opera, formation musicale qui s'inscrit dans la pop- rock progressive, a interprété notamment «She's the Soul of the World» (Elle est l'âme du monde), une chanson douce interprétée sur une pointe mélancolique en hommage à la femme. Interactif avec le public, le trio qui se produit pour la première fois en Algérie, compte à son actif plusieurs titres en anglais qui, grâce à des compositions originales, un style subversif et des arrangements atypiques, ont fait la renommée de ce groupe qui a chanté sur plusieurs scène en Europe et ailleurs. En deuxième partie de cette soirée, le duo «Mouss et Hakim», a présenté un répertoire alliant traditionnel et moderne, dans une fusion parfaite entre les genres musicaux et une complicité singulière entre les deux frères. Le duo formé par les frères Mustapha et Hakim Amokrane, également membres du groupe «Zebda», ont su mettre de l'ambiance dans la salle avec des titres exécutés sur des rythmes festifs enchantants. Se donnant la réplique, avec une grande complicité dans l'interprétation, le trio toulousain, a repris des titres célèbres du groupe Zebda comme «Y'a pas d'arrangement», «Motivés» ou encore «Tomber la chemise». Accompagné par orchestre composé des musiciens Lucie Gambini (violencelle), Julien Gosta (batterie) Simon Barbe (accordéon) et le guitariste Yannick Tournier, le groupe a également revisité des titres de grands noms de la chanson algérienne, notamment «Gatlatou» de Djamel Allam, avant que Rachid Benallaoua, un virtuose du mandole, les rejoint sur scène pour enchainer avec d'autres chansons comme «Maison blanche» de Cheikh El Hasnaoui, «Assendu» d'Idir et «Bahdja» de Dahmane El Harrachi. En hommage au compositeur et interprète français Claude Nougarou, le groupe a interprété «Nougayork», un des titres de l'album éponyme de l'artiste, sorti en 1987, qui a rencontré un grand succès à travers le monde. Auparavant, les deux artistes ont fait part de leur joie de retrouver la scène algérienne à travers une tournée qui les conduira dans plusieurs villes comme Annaba et Constantine. Ouvert jeudi au TNA, le 23e Festival européen de musique se poursuit jusqu'au 21 juin avec la participation de treize pays européens. Le groupe de jazz-blues «SP-Just-Frost» (Danemark) et «Boggie» de musique du Monde (Hongrie) sont au programme de la soirée de samedi.