Rachid Benallaoua est le musicien incontournable du groupe des frères Mouss et Hakim. Son jeu important constitue l'ossature même de sa ligne musicale. Ce groupe, en illustrant magistralement la musique de notre patrimoine, ne réussit à bien accomplir cette démarche qu'avec le précieux concours de Rachid Benallaoua avec ses instruments clés, le mandole, la flûte, la percussion. Il en joue à la perfection, avec une aisance et un naturel digne d'admiration, alternativement dans un même morceau musical présenté sur scène. Ce prodige de la musique ne finit pas d'étonner sur ses belles capacités musicales et artistiques. Rachid Benallaoua joue le chaabi au piano ! Cependant, ce qui est d'une originalité extrême, c'est qu'il ne se sert pas de cet instrument pour des istickhbarate ou un simple accompagnement mais c'est qu'il chante en même temps. Il connaît par cœur des titres du répertoire d'El Badji et de Amar Ezzahi. C'est un régal de l'écouter. Rachid Benallaoua nous en parle. Vous faites partie du groupe des frères Mouss et Hakim. Où en êtes vous avec les tournées de groupe à travers les pays ? En ma qualité de musicien jouant du mandole, de la flûte et de la percussion, je participe à tous les concerts qu'organise le groupe Mouss et Hakim. Nous étions présents dans des salles prestigieuses comme celle de l'Olympia et du Zénith à Paris. Nous sommes présents aussi dans de nombreux festivals en France et dans le monde. Le groupe Mouss et Hahim s'y fait régulièrement invité parce qu'il innove dans l'enregistrement de ses albums, maintenant et entretenant constamment l'intérêt du public. Un projet de tournée immédiat, c'est celui que nous allons entreprendre à l'île de la Réunion qui a été le lieu de séjour d'El Hasnaoui. Personnellement, accompagnez-vous d'autres groupes et d'autres artistes ? Quelles sont vos autres activités en qualité de musicien ? J'ai eu la chance d'accompagner au piano l'humoriste Fellag dans son one man show. J'ai eu l'opportunité d'être dans l'accompagnement musical de Idir. Je suis natif de Béjaia et je réside à Toulouse. Dans cette ville, j'active tous les lundis dans des rencontres musicales. Nous avons institué un rendez-vous régulier où s'exercent toutes les musiques du monde. Nous réservons ainsi chaque semaine à un style de musique. C'est un enrichissement incomparable à l'épreuve de la musique de tous les styles et tous les genres. Vous dites que vous jouez aussi au piano. Vous interprétez le chaabi avec cet instrument. Parlez-nous de votre manière personnelle d'exercer cet art. Je vous dirai que j'ai appris tout seul le piano. Je ne pouvais ne pas le faire étant donné ma passion pour cet instrument. Ces connaissances, j'ai voulu les exercer et les appliquer dans la pratique du chaabi. L'originalité c'est de pouvoir chanter et de jouer simultanément du piano. Jusqu'à présent personne n'a pu réaliser ce défi. Quels sont les textes que vous chantez en interprétant le chaabi ? Je connais par cœur des chansons et des qacidate d'El Badji et de Amar Zahi. Je peux rester des heures à les chanter au piano. Je le ferai pour ceux qui sont passionnés de chaabi. Cependant, pour les sensibilités occidentales, les titres de ces chansons ont une durée plus courte. Pour la mémorisation du texte, il me faut me souvenir des premiers mots, puis toutes les paroles me viennent alors facilement. Parlez-nous d'une expérience d'un récital de chaabi que vous avez donné. Ce sont les médias qui ont été témoins de mes récitals. Radio El Badja a ainsi organisé une émission spécialement pour moi. Elle a fait découvrir mes talents aux auditeurs algériens. Cette émission a été réalisé en même temps par une radio française. Les enregistrements ont été faits et figurent dans leurs archives. Pour ma part, j‘ai en projet l'utilisation des studios de Mouss et Hakim pour la réalisation d'albums.