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Torpiller le combat prolétarien par le débat bourgeois
La stratégie de diversion de Macron
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 07 - 2023

Début de l'année 2019, après plusieurs semaines de soulèvements quasi insurrectionnels menés par les Gilets jaunes, pour neutraliser le mouvement, le gouvernement Macron tente toutes les manœuvres.
Quoi qu'il en soit, en dépit de l'occupation permanente de l'espace médiatique par Macron et toute sa domesticité politique et valetaille journalistique, monopolisant les plateaux de télévision et les ondes radios pour dénigrer et décrédibiliser le mouvement, la popularité des Gilets jaunes ne faiblit pas. Le mouvement bénéficie d'un soutien massif dans l'opinion publique. Ce soutien se vérifie dans les multiples sondages publiés par les médias. En effet, selon divers sondages, l'approbation au mouvement culmine à hauteur de 67%. Au demeurant, ce soutien massif au mouvement gilets jaunes accule certaines directions syndicales, notamment la CGT, à revoir, par tactique et opportunisme, leur position. Désormais, les syndicats, par calcul, vont appeler régulièrement à « manifester aux côtés des Gilets Jaunes ».
Au plan de la communication, l'opération médiatique du Grand débat se révèle désastreuse. En effet, au moment du lancement du Grand débat le 15 janvier 2019, couvert en grande pompe par les diverses chaînes d'information en continu, plus d'un million de téléspectateurs suivent la mondaine prestation fleuve animée par la star du show politique, le sieur Macron à la voix inépuisable mais à la voie la politique déjà épuisée. BFMTV et LCI se partagent la plus belle part du gâteau de l'audience, et par voie de conséquence les recettes de publicité générées par la diffusion de ce premier Grand débat de la 5e République. Le second débat, diffusé en direct le 18 janvier 2019, est également suivi par environ un million de téléspectateurs. Mais, les débats suivants sont marqués par une chute libre de l'audience. Les débats passionneront moins les Français. Moins de trois semaines après le lancement du Grand débat, le 4 février l'audience sur les deux chaînes d'information s'effondre, tombant à 270.000 téléspectateurs sur BFM et à 140.000 sur LCI.
Dernier rebondissement préjudiciable, sur le chapitre de la communication relative au Grand débat : la défection fracassante de Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public. Cette ancienne ministre de Sarkozy, à peine nommée pour diriger l'organisation du Grand débat, doit abandonner le navire macronien en naufrage, à la suite de la polémique sur son faramineux indécent salaire. Néanmoins, au lendemain de sa démission, sur une chaîne d'information, Chantal Jouanno accuse Macron de s'offrir une « opération de communication » en organisant un débat faussé. Un débat verrouillé par des questions et réponses dictées directement par le gouvernement.
La nomination de Chantal Jouanno dévoile un autre aspect de l'indécence de la démocratie bourgeoise. En effet, au moment où s'exprime, parmi les multiples revendications du mouvement des Gilets jaunes, l'exigence d'abaisser les rémunérations des responsables politiques au niveau du salaire moyen, la presse révèle le salaire mirobolant de Chantal Jouanno, atteignant quasiment 15.000 euros. Cette information sur l'indécent salaire intervient en pleine période où de très nombreux Gilets jaunes réclament une « moralisation de la vie politique » et l'abolition des privilèges des politiciens.
Pour compléter son arsenal de propagande institutionnel mobilisé pour asphyxier le mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement, outre l'organisation du Grand débat et la mise en œuvre des cahiers de doléances, et la réquisition des médias, l'Etat bourgeois ouvre un site gouvernemental dédié au Grand débat. Sur ce site, le gouvernement publie une série de « fiches pédagogiques » relatives à différentes thématiques : Fiscalité et dépenses publiques, organisation de l'Etat et services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté.
Selon certaines informations, ces fiches visent avant tout à appuyer les choix budgétaires de l'exécutif, en d'autres termes la politique antisociale du gouvernement Macron. En effet, toutes les questions abordées sur ce site semblent orienter la discussion pour adhérer à la politique gouvernementale libérale. Ainsi, l'objectif du gouvernement est avant tout de « borner » le débat dans le cadre du modèle « libéral », autrement dit la politique antisociale. L'autre objectif est idéologique. Réduire l'idéal égalitaire fleurissant sur les ronds-points et dans la rue dans la rubrique politique « utopisme ».
Pour ne pas être en reste, comme aux temps des colonies en révolte pour leur indépendance, la machine de propagande gouvernementale macronienne se mobilise aussi pour instaurer une politique de « pacification » dans les territoires d'Outre-Mer. Pour ce faire, l'Empereur Macron reçoit le 1 février 2019 dans son palais une soixantaine d'élus d'Outre-Mer de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion, de Mayotte et de Saint-Pierre et Miquelon, dans le cadre du Grand débat national (colonial).
Comme à l'accoutumée, Macron n'a pu s'empêcher de proférer quelques phrases méprisantes. Avec des relents néocoloniaux, sur un ton de paternalisme, pour ramener l'ordre dans la salle un moment agitée par les élus bourgeois des Dom Tom, à la suite de leur initiative de se passer le micro au lieu d'attendre qu'on leur donne la parole, Macron prend vertement la parole pour rabrouer ses serviles élus : « Les enfants, asseyez-vous, vous n'êtes pas dans une communauté autogérée, c'est moi qui donne le micro [...] La Réunion a déjà assez parlé, la Martinique aussi, etc ». Le débat est ainsi clôturé par l'Empereur Macron.
L'hypocrisie du gouvernement de Macron n'a pas de limite. En effet, dans le même temps où l'Etat bourgeois organise son Grand débat, présenté comme la consultation citoyenne la plus démocratique de l'histoire, le gouvernement poursuit sa politique de répression policière et déchaînement judiciaire contre les Gilets jaunes, mais surtout fait voter par l'Assemblée nationale à sa dévotion, des lois liberticides. Effectivement, cette chambre d'enregistrement vote à sa très large majorité la loi « anti-casseurs ». En réalité, cette loi liberticide entravant le droit de manifester et de circuler librement, ne fait qu'officialiser institutionnellement une situation factuelle. Une loi qui justifie toutes les restrictions de liberté, toutes les mesures arbitraires.
Dans ce texte, l'article 2 stipule que « le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, le préfet de police peut, par arrêté motivé, interdire de prendre part à une manifestation déclarée (…) à toute personne à l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public ». D'autres articles du texte inscrivent dans la loi la possibilité des fouilles et palpations six heures avant la manifestation, la permission accordée aux forces de répression de condamner d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende des manifestants pour dissimulation, totale ou partielle de leur visage.
Ainsi, avec ce gouvernement bourgeois, un nouveau cap est franchi quant à la criminalisation des luttes sociales. Aujourd'hui, en 2023, après quelques jours de révoltes menées par une jeunesse à peine pubère, le gouvernement Macron réitère la même stratégie de dévoiement. D'aucuns diraient de manipulation.
Après avoir mobilisé plus 45.000 policiers et gendarmes pour mater la révolte, arrêté des milliers de jeunes, déféré en justice et condamné à des peines d'emprisonnement des centaines d'entre eux, autrement dit après avoir employé une répression à très grande échelle et d'une brutalité inouïe, le gouvernement déploie une offensive sécuritaire extraordinaire, matérialisée par le renforcement des pouvoirs de police, le durcissement des peines pénales, le renforcement de la censure des réseaux sociaux.
Concomitamment à sa politique du tout répressif, le pouvoir s'apprête à appliquer la stratégie du dévoiement, voire de la machination. Pour criminaliser le mouvement des jeunes prolétaires, aux fins d'enrayer la révolte, curieusement une attaque à la voiture-bélier a été commise contre la maison d'un maire. Selon plusieurs sources, cette opération serait l'œuvre des agents de l'Etat. Comme le rapporte un site canadien, elle aurait été ourdie dans le dessein « de déconsidérer la révolte et de créer artificiellement l'Union sacrée contre elle ». Cette thèse semble plausible. On imagine mal des adolescents, pour qui le nec plus ultra de la conscience (et de la praxis) politique se limite à embraser des poubelles, organiser une telle opération d'envergure. De toute façon, elle paraît suspecte. Cette sordide et cynique action pourrait probablement avoir été orchestrée par des agents de l'Etat et perpétrée par des relais mafieux locaux.
Au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier qui a visé le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne, des rassemblements ont été aussitôt organisés sur le parvis de toutes les mairies de France, toutes sirènes sonnantes.
Dans une déclaration qui dévoile la duplicité de Macron, et surtout son agenda politique répressif, il a promis de « continuer de travailler » pour répondre aux difficultés des quartiers, mais en précisant que « la première réponse, c'est l'ordre ». Autrement dit la répression. L'encerclement et le harcèlement policiers. Les quartiers populaires seront inondés non pas de milliards d'euros pour bâtir un avenir radieux, mais de milliers de policiers pour continuer à se farcir, dans la soumission et par la répression, un présent ignominieux.
Une chose est sûre, avec cette stratégie de dévoiement et de manipulation, Macron tente d'exonérer la responsabilité de son gouvernement, de blanchir la police. Autrement dit, de disculper et d'innocenter l'Etat.
Toute la responsabilité du déclenchement de la révolte incomberait, selon Macron, aux parents et aux réseaux sociaux, accusés respectivement de laxisme, et de corruption de la jeunesse. Pis. Macron envisage de sanctionner financièrement les familles, par la suppression de leurs prestations sociales.
Outre la criminalisation de tout mouvement de révolte, Macron criminalise dorénavant les familles d'enfants rebelles.
Macron a beau emprisonner les jeunes révoltés, prendre en otage leur famille par la confiscation de leurs droits sociaux, il n'arrêtera pas la révolte des jeunes !
Khider Mesloub


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