Aux côtés des deux pouvoirs, exécutif et législative, le troisième, le pouvoir judiciaire, constitue la « pierre angulaire » de l'Etat.Conscient de son rôle essentiel dans l'établissement des libertés et la protection des droits et d'une justice équitable et loyale pour tout le monde, de son poids lourds dans la lutte contre le fléau de la corruption, du blanchiment d'argent, de faux et usage de faux et de fuites de capitaux, le premier Magistrat du pays est en train de rebâtir la maison de la Justice après des années noires. En assistant et présidant à la fois, avant-hier à Alger, le déroulement de l'ouverture de l'année judiciaire 2023-2024, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a marqué sa présence et apporté un message d'appui à l'une des institutions les plus sensibles de l'Etat, voire le pouvoir judiciaire. Une cérémonie à laquelle le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi et le premier président de la Cour suprême, Tahar Mamouni, ont assisté à travers deux discours marquants. Ouvrant le bal, le premier président de la Cour suprême, Tahar Mamouni et dans une allocution livrée devant les présents, notamment le Chef de l'Etat, est revenu sur les réformes engagées dans le secteur de la Justice durant l'année passée, où le magistrat de la Cour suprême a fait état d'un engagement et renforcement net du système juridique, notamment à travers de nouvelles lois en matière de prévention du blanchiment d'argent, de lutte contre la traite des êtres humains et de lutte contre les drogues et les psychotropes. Lors de son allocution, le premier président de la Cour suprême a rendu le bilan du processus de numérisation du secteur de la Justice, où Tahar Mamouni a parlé d'un saut qualitatif grâce aux contributions menées par les magistrats : « Nous avons réussi d'intégrer la numérisation dans 40 sur 45 sections et la numérisation de plus de 43.000 dossiers. Le reste de l'opération sera s'achever à la fin de l'année», a fait observer le haut responsable de la Cour suprême. Prenant la parole à son tour, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi a, quant à lui, salué le grand engagement du chef de l'Etat pour le développement du secteur de la Justice, tout en encensant son intérêt accordé au pouvoir judiciaire, affirmant que le renforcement de l'indépendance de la magistrature constituait la « pierre angulaire » de la réforme du secteur de la Justice. Lors de son allocution livrée devant le chef de l'Etat, le ministre de la Justice a souligné le grand engagement de son département ministériel, à travers les tribunaux, dans le traitement des affaires liées à la corruption, au blanchiment d'argent, à la grande criminalité, au faux et usage de faux et à la restitution de l'argent public volé et transféré à l'étranger, constatant que « les juridictions, notamment le Pôle national économique et financier, ont poursuivi leurs efforts dans ce sens à travers le traitement de plusieurs affaires, l'émission de nouvelles commissions rogatoires internationales pour la récupération des fonds et l'exécution des jugements définitifs », a fait état Abderrachid Tabi. Tout en soulignant des opérations qualitatives des services de sécurité et militaires dans le domaine de la lutte contre la grande criminalité transfrontalière, le ministre de la Justice a, en outre, indiqué un développement remarquable concernant la numérisation de son secteur citant, à ce propos, l' « activation de la plateforme numérique au niveau des cours et le lancement du service du guichet électronique national dans les juridictions ordinaires et administratives », dira à la fin de son allocution, Abderrachid Tabi.