La romancière algérienne Ahlem Mostaghanemi a exprimé, jeudi à Sharjah (Emirats arabes unis), son soutien à la cause palestinienne et sa solidarité avec les Ghazaouis, cible de bombardements incessants menés par les forces sionistes, ajoutant qu'il est difficile de célébrer l'écriture en cette conjoncture, face à l'ampleur du désastre que vit l'humanité toute entière. Invitée à la Foire internationale du livre de Sharjah, à l'occasion d'une vente-dédicace de son nouveau roman «Asbahtou Enta», Ahlem Mostaghanemi a indiqué qu'il est difficile de célébrer le succès de ses œuvres littéraires au moment où Ghaza subit les agressions les plus atroces. L'autrice du roman «Dakirat El Djassad» (mémoire de la chair) paru il y'a 30 ans, a affirmé, dans ce sillage, qu'elle n'éprouve plus le plaisir d'écrire au moment où les Ghazaouis écrivent le prénom de leurs enfants sur leurs bras pour pouvoir les identifier après la mort. Toute de noir vêtue, l'écrivaine a exprimé sa position sur ce monde qui est dans l'incapacité de protéger un hôpital ou une école des bombardements, déplorant la situation dans la ville assiégée de Ghaza en quête d'un passage pour l'acheminement des aides humanitaires. Par ailleurs, l'écrivaine de «Passager d'un lit» a ouvert son cœur à ses lecteurs pour évoquer les circonstances de l'imprévisible écriture de son célèbre roman «Mémoire de la chair», grand succès qui lui a valu le prix «Nadjib Mahfoud», ou encore son enfance qu'elle évoque dans son dernier opus parallèlement à l'Histoire de l'Algérie, en abordant différentes questions culturelles et sociopolitiques. Pour ce qui est de sa relation avec les lecteurs, la romancière se confie en expliquant qu'elle a choisi le lecteur arabe avec qui elle s'est engagée dans une relation qui dure depuis 30 ans, d'où le sentiment de grande responsabilité qu'elle éprouve et qui l'empêche de traiter des sujets susceptibles d'altérer cette relation. «La valeur de l'écrivain ne se mesure pas aux prix ou au nombre de traductions de ses œuvres, mais aux causes qu'il défend», a estimé la romancière qui, en dépit de la traduction de ses romans en cinq langues, a compris que ses œuvres n'auront pas le succès escompté dans les pays occidentaux, au vu de la nature de ses textes.