Dans pas moins de dix jours, le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), connu communément sous le sigle ''GECF'', rassemblera ses 12 pays membres qui représentent plus de 70% des réserves de gaz mondiales, ainsi que les sept pays observateurs, en Algérie.La 7ème édition du Sommet de ce groupe sera une aubaine pour les plus grands producteurs du cartel, à savoir, l'Algérie, la Russie, le Qatar, le Nigeria ou encore l'Iran et l'Egypte de débattre de l'évolution de la situation du marché gazier depuis deux ans et de renforcer leur compréhension et confiance mutuelle avant d'adopter la Déclaration d'Alger. L'objectif de cette rencontre d'envergure internationale de trois jours entre chefs d'Etat, de Gouvernement, décideurs politiques et experts est de répondre aux défis du marché gazier qui évolue, ces deux dernières années, en ordre dispersé. En effet, après avoir atteint un niveau record, en 2022, les prix du gaz ont commencé à chuter de façon spectaculaire depuis 2023, mais le marché offre toujours des opportunités importantes aux pays producteurs du gaz, déterminés à défendre cette source d'énergie très prometteuse qui offre de belles perspectives pour développer le renouvelable. Cependant, il faut faire face aux défis actuels. La Déclaration d'Alger ne sera peut-être pas exhaustive en raison de l'évolution constante du marché, mais répondra, certainement, aux enjeux du marché gazier et de la sécurité énergétique. Les participants au Forum devraient, en parallèle, poursuivre leurs efforts communs dans la mise en œuvre des différents engagements de la Déclaration de Doha, signée le 22 février 2022 lors du 6ème sommet du GECF, organisé quelques jours avant le lancement de l'offensive russe en Ukraine, bouleversant le marché de l'énergie et précipitant l'économie mondiale dans une situation chaotique. Ce changement important survenu sur le marché du gaz a eu un impact sur les sociétés et les entreprises européennes qui cherchaient désespérément à trouver une alternative aux hydrocarbures russes, après les sanctions prises contre la Russie. Les Etats-Unis et le Canada étaient des fournisseurs de choix pour l'Union européenne (UE) qui a, toutefois, préféré se tourner vers les producteurs de l'Afrique du Nord (Algérie, Libye, Egypte) et du Moyen-Orient (Qatar, les Emirats-Arabes-Unis..), l'Iran souffre toujours des sanctions occidentales. Il faut reconnaître que la crise géopolitique en Europe de l'Est, à l'origine de l'aggravation de la crise énergétique en Europe, a bénéficié aux pays producteurs de gaz, à l'instar de l'Algérie qui a renforcé sa politique énergétique à l'internationale, en assurant un approvisionnement régulier et stable à ses partenaires européens. La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach a signé durant cette période plusieurs accords de ventes et d'achat de gaz avec de nouveaux clients. L'Allemagne vient de signer avec l'Algérie plusieurs accords de coopération dans le domaine de l'énergie. Berlin a décidé d'acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) algérien pour sécuriser sa consommation. Pour rappel, l'Allemagne avait conclu en 2022 un important accord de vente et d'achat du gaz naturel et du GNL avec le Qatar, un des poids du GECF, qui fait face, ces derniers mois, aux attaques menées par les Houthis du Yémen contre le trafic maritime dans les eaux stratégiques de la mer Rouge (Bab el Mandeb), à l'origine de la perturbation des livraisons d'hydrocarbures. Une situation imprévisible. Difficile de mettre fin à ces attaques tant que les sionistes refusent un cessez-le-feu permanent à Ghaza, ce qui risque de faire durer les hostilités dans la région et l'embrasement de la situation affecterait l'activité commerciale mondiale. D'ailleurs, pour livrer leurs marchandises, de nombreuses entreprises, comme QatarEnergy, ont pris le risque de détourner leurs navires sur des milliers de kilomètres (augmentation des coûts) autour de la pointe sud de l'Afrique. La mer Rouge est l'un des plus importants canaux maritimes au monde pour l'expédition du gaz et du pétrole. Les navires évitent, également, le canal de Suez situé au Nord de la mer Rouge et commencent à contourner l'Afrique, prolongeant les délais de livraisons et augmentant les coûts du transport. Les exportations de gaz vers l'Europe pourraient être menacées si la guerre en Palestine ne s'arrête pas. De leurs côtés, les Etats-Unis décident de freiner leurs exportations de GNL vers l'Europe, sous prétexte de menace climatique. L'Europe pourrait être confrontée à une nouvelle crise de l'énergie, même avec des réserves remplies à plus de 66%. Pour éviter à nouveau cette situation d'urgence, les pays européens multiplient les accords bilatéraux avec les pays producteurs de gaz, en première ligne, l'Algérie. Le marché du gaz reste fragile et surtout imprévisible. Le 7ème Sommet du GECF débattra de l'évolution de ce marché et prendra les mesures nécessaires pour soutenir l'industrie gazière, tenter les investisseurs et défendre cette source prometteuse et indispensable à la transition énergétique. Les membres du GECF doivent se montrer « solidaires ».