Quant aux bananes, plusieurs remarques peuvent être émises. Tout d'abord, la France et l'Algérie n'étant pas des producteurs de bananes, il n'y a aucune raison pour que les prix soient différents dans les deux pays. Mais même dans ce cas, on constate que les bananes sont plus chères à Paris comparativement à Alger. Toujours «au taux de change parallèle», les bananes sont en effet 1,5 fois plus chères à Paris comparativement à Alger. Mais en fait, ce n'est pas ça qui attire réellement l'attention. Ce sont plutôt les deux expressions «fruit préféré des Algériens» et «rapporte un jeune parti au bled pour les vacances».Qui a dit que la banane est le fruit préféré des Algériens ? Y a-t-il eu un sondage qu'on ignore sur la question ? Ce qui est remarquable, c'est la ressemblance avec une raillerie souvent répétée à travers les médias sociaux marocains dans le but de manquer de respect aux Algériens. Qui a pu donner cette information à Sereni ? Serait-il aussi de connivence avec des youtubeurs marocains ou leurs patrons ? Quant à l'identité de l'informateur spécialisé dans le prix des bananes, on reste quand même étonné sur les sources du journaleux français. Un blédard en vacances en Algérie ! Ça donne une idée sur le sérieux du travail de M. l'ancien rédacteur en chef ! Cette personne a juste oublié de l'informer du casse-tête des douanes algériennes qui doivent composer avec des «émigrés partis au bled» et qui retournent en France avec d'énormes provisions de nourriture, victuailles et autres produits de consommation car beaucoup moins chers en Algérie. Si ça ne devenait pas lassant, nous aurions pu continuer longtemps dans cette veine tant le nombre de bêtises au cm2 dans l'article de Sereni est astronomique ! Mais intéressons-nous à un autre aspect de la prose pondue par Sereni. Pour qui roule Jean-Pierre Sereni ? Autant d'animosité envers un président de la République, autant de haine déversée à l'égard d'un pays, autant de fake news utilisées pour nuire à la stabilité d'une nation en période pré-électorale ne peut être le fruit du hasard, surtout de la part d'un citoyen étranger. À titre de comparaison, rappelons qu'un simple tweet pro-RN (Rassemblement National) du ministère russe des Affaires étrangères entre les deux tours des législatives françaises a été considéré comme une «provocation» et une «ingérence»[12]. Comment peut-on alors qualifier cet article grossier et répugnant ? M. Sereni est très certainement en mission commandée et ce, depuis belle lurette comme nous allons le montrer dans ce qui suit. Certes, il est difficile de prouver ces allégations sans avoir accès à ses fiches de paie ou à son compte en banque, mais nous allons essayer d'y voir plus clair en analysant les écrits de ce «journaliste» publiés durant la dernière décennie sur Orient XXI. Sereni, qui se présente comme un «spécialiste du Maghreb», devrait normalement s'intéresser à tous les pays de cette région de manière égale. Mais ce n'est pas du tout le cas. Voici deux graphiques représentant respectivement le nombre et la proportion d'articles écrits par Sereni sur Orient XXI en fonction des différents pays du Maghreb. On constate donc que l'Algérie est traitée de manière disproportionnée par Sereni, comparativement avec les autres pays du Maghreb. À titre de comparaison, alors que 73 articles sont consacrés à l'Algérie, seuls cinq (5 !) traitent du Maroc en 11 ans d'exercice ! Ce journaleux n'est donc pas un spécialiste du Maghreb, mais un expert attitré de l'Algeria-bashing. Pour avoir une idée de l'hostilité de Sereni envers l'Algérie, voici les titres de quelques-uns de ses articles : Algérie. Affrontements feutrés au cœur du pouvoir (avril 2023) – Ce cancer financier qui mine l'Algérie (janvier 2023) – De l'Algérie à l'Irak, comment fonctionne la corruption (septembre 2021) – Algérie. L'immobilisme du Président Tebboune mène à l'impasse (septembre 2020) – Algérie. L'avenir bouché du secteur pétrolier (février 2021) – Algérie. La rue contre le régime (mars 2019) -L'Algérie s'enlise silencieusement (juillet 2016) – Les fabuleux gâchis de l'Algérie dans la téléphonie mobile (avril 2014) – L'économie algérienne à l'arrêt (décembre 2013). Et les dizaines d'autres articles sont du même acabit. À lire les qualificatifs utilisés par Sereni pour décrire l'Algérie, rien de ce qui se passe dans ce pays n'est intéressant, tout y est mauvais. Selon ses prédictions d'oiseau de mauvaise augure, l'Algérie aurait dû péricliter il y a longtemps. Mais, malheureusement pour lui, l'Algérie est toujours debout, contre vents et marées, malgré les multiples tentatives de déstabilisation. La teneur nauséabonde de son article discuté ici est un signe clair de son désarroi. Déjà, en février 2012, il était impatient de voir l'Algérie emportée par le «printemps»[13]. Pendant le Hirak, il a été déçu de voir le peuple algérien choisir la voie constitutionnelle au lieu de celle de Radio M et de ses acolytes. Par contre, Sereni semble être en bons termes avec le Maroc. Seulement cinq articles, avec des titres bienveillants. Exemples : L'économie du Maroc. «Bien, mais doit (beaucoup) mieux faire» (février 2020) – Le pari réussi de la construction automobile au Maroc (novembre 2018) – Mille ans d'histoire de la monarchie marocaine revisités par un ethnologue (août 2017). Comme par hasard, Sereni n'a pas vu passer les exactions des autorités marocaines contre les militants sahraouis, les tribulations honteuses du monarque chérifien, le Hirak du Rif, le scandale de l'affaire Pegasus, la corruption massive des eurodéputés par le royaume mise en évidence lors du Marocgate, l'expansion inquiétante du narcotrafic, etc. Non, rien, niet, nada. Ni vu, ni connu. Motus et bouche cousue. Cette volubilité malsaine contre l'Algérie et ce mutisme complice envers le Maroc nous rappelle le comportement du Parlement européen : très sévère contre l'Algérie et muet contre le Maroc pendant les 25 années qui ont précédé le Marocgate. Et une question se pose tout naturellement : Sereni serait-il, comme certains députés européens, un client aux frais payés de la Mamounia et des chaudes nuits de Marrakech ? Aurait-il été, lui-aussi, recruté par le Makhzen pour nuire à l'Algérie ? Cela apparait encore plus nettement dans une tribune co-écrite par Sereni dans le journal Le Monde où il déclare : «C'est en effet Paris qui a fixé les frontières actuelles algéro-marocaines en élargissant le territoire algérien»[14]. Cette tirade pro-marocaine n'est pas sans nous rappeler celles de Bernard Lugan, un autre sulfureux employé du royaume marocain, militant d'extrême-droite et grand «haïsseur» de l'Algérie devant l'éternel. Pour bien cerner le personnage, notons que Lugan a été sympathisant de l'Action française, membre du Front National et conseiller d'Eric Zemmour lors de l'élection présidentielle de 2022 [15]. Petite cerise sur le gâteau : en plein génocide palestinien exécuté sauvagement par l'entité sioniste, Sereni se permet d'écrire : «Israël. Une économie résiliente malgré la guerre» [16]. On peut y lire, entre autres énormités : «En réalité, Israël peut autofinancer la guerre avec ses propres ressources et l'aide américaine» [17]. Il voulait juste dire que l'état hébreu peut exterminer les Palestiniens avec ses propres moyens et un «petit» coup de pouce de l'Oncle Sam. Sereni était inquiet : le voilà rassuré. Un petit mot sur la tragédie palestinienne? Non, rien, niet, nada. Ni vu, ni connu. Motus et bouche cousue. D'ailleurs, l'axe Rabat-Tel-Aviv semble subjuguer Sereni. Il n'hésite pas à l'utiliser comme menace contre l'Algérie : «Alger n'a pas d'allié alors que Mohamed VI dispose de l'appui d'Israël, de ses armements sophistiqués et de conseillers militaires» [18]. Sérieux ? Parle-t-il vraiment de cette armée et de ses conseillers emportés par le «déluge d'Al Aqsa» ? Conclusion Cette étude mène aux conclusions suivantes : Durant les 11 dernières années, c'est-à-dire depuis la création du webzine Orient XXI, Jean-Pierre Sereni a nettement plus écrit sur l'Algérie que sur tous les autres pays du Maghreb réunis. Pourtant, il se prétend «spécialiste» du Maghreb tout entier. Les articles de cet individu sont toujours à charge contre l'Algérie : il n'a jamais écrit quelque chose de positif ou même de neutre sur ce pays. Sereni est très (très) peu loquace sur le Maroc et lorsqu'il s'y intéresse, les mots utilisés sont très aimables. Ce journaleux s'abstient d'écrire sur tous les scandales à répétition qui ont secoué le régime makhzénien durant toute cette période. Par contre, même des mesures socio-économiques positives prises par le Gouvernement algérien en faveur de sa population sont transformées par cet analyste du dimanche en catastrophe économique. La foultitude d'insultes proférées par cet énergumène contre le Président de la République algérienne est indigne pour toute personne qui les prononce, surtout celle se disant liée au journalisme, ce qui donne une piètre idée de cette profession en France. Les éléments de langage utilisés par Sereni dans cet article en particulier (et dans ses autres en général) montrent une similitude avec ceux des «opposants offshore» algériens, des groupes classés «terroristes» par l'Algérie, des cyberactivistes marocains anti-algériens et certains «intellectuels» stipendiés par le Makhzen. À propos de l'Etat hébreu, Sereni plébiscite sa normalisation avec le Maroc et utilise l'axe Rabat-Tel-Aviv comme menace à peine voilée contre l'Algérie. Finalement, tous ces faisceaux d'information convergent vers un seul point : Jean-Pierre Sereni est très certainement financé par le Maroc. Aucun journaliste digne de ce nom ne se comporterait aussi servilement. Ma dernière remarque s'adresse à M. Alain Gresh, fondateur et directeur du site Orient XXI : «Qu'attendez-vous pour mettre cet hurluberlu à la porte? »