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Face aux convoitises des grandes puissances, les différents trafics au niveau de la région sahélienne et leurs impacts sur la sécurité et le développement L'avenir de l'Afrique au sein de l'économie mondiale
Cette présente contribution relate mon intervention à Alternatv ATV Québec/Canada, le 28 juillet 2024, 15h30 Montréal, qui a duré 1h30 disponible sur YouTube (https://www.youtube.com/live/9yrHB-EqdXE?si=Le_vG5dEFFq6ugED) sur le thème stratégique « L'avenir de l'Afrique au sein de l'économie mondiale, face aux convoitises des grandes puissances et les différents trafics au niveau de la région sahélienne et leurs impacts sur la sécurité et le développement», conférence qui fait suit suite à mes différentes conférences largement publiées au niveau national et international, données durant les cinq dernières années à l'Ecole supérieure de Guerre – ESG, à l'institut militaire de prospectives IMPED, à l'Etat- major de la gendarmerie nationale, à la DGSN, au sénat français et devant les ambassadeurs accrédités à l'Alger au siège de l'Union européenne, en trois parties interdépendances. Premièrement, l'Afrique au sein de l'économie mondiale. Deuxièmement les différents trafics facteur de déstabilisation de l'Afrique au niveau de la région sahélienne et troisièmement, les dix axes directeurs du développement de l'Afrique 2025/2030/2040. Un autre rapport indique que sur une échelle de 1 à 100, 19 pays africains ont des niveaux d'eau inférieurs au seuil de 45. Le même rapport suggère que seuls 13 pays africains ont au moins un niveau modeste de sécurité hydrique, dont la Tunisie, le Botswana, l'Egypte, Gabon et Maurice et selon l'ONU le Maghreb devrait connaitre une sécheresse croissante entre 2025/2030. L'eau étant un enjeu du XXIe siècle, avec des risques de guerre et des conflits comme en témoigne les tensions entre l'Egypte et l'Ethiopie pour le fameux barrage de al renaissance, mais cela concerne tous les continents, face à la diminution de l'approvisionnement en eau en Afrique à la pénurie d'eau qui risque de frapper l'Afrique, il existe deux solutions principales innovantes le dessalement et la réutilisation de l'eau. Sixièmement, renforcer les investissements, notamment étrangers par l'amélioration du climat des affaires par la lutte contre la bureaucratie et la corruption, mais dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant, évitant la dilapidation des richesses comme par le passé, où selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), 45 milliards de dollars de flux d'investissements directs étrangers ont été dirigés vers l'Afrique en 2022, année de la pandémie, soit 35 milliards de dollars de moins qu'en 2021 et ce parallèlement la lutte contre la fuite des capitaux liée à la corruption, le quotidien français les Echos, du 29/09/2020, estimant une fuite illicite de 85/100 milliards de dollars par an. Septièmement, l'objectif est la promotion de la diversification de la production et des exportations, y compris la promotion de l'agro-industrie, des usines, des mines, des profils minéraux, du tourisme avec la réalisation d'investissements dans des secteurs fondamentaux susceptibles de contribuer à la croissance économique. L'Afrique doit investir dans les nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle, le continent connaissant un important déficit dans le numérique, Selon un rapport de la Banque mondiale et des Nations unies, l'économie numérique dans le PIB mondial atteindra 25 % en 2026, plus de 30% horizon 2030 contre moins de 15,% en 2016 devant constituer un impératif pour des dirigeants africains, l'Union internationale des télécommunications estimant qu'un gain de 10 % de son déploiement sur les territoires du continent engendrerait une hausse de 2,5 % du PIB par habitant. Selon une enquête réalisée par Africa24, la réalisation de la vision d'une Afrique numérique nécessite le développement de solutions numériques locales. Le continent ne compte que sept start-up licornes, c'est-à-dire des entreprises technologiques dont la valeur est supérieure à 1 milliard de dollars. Pour son essor, l'Afrique prévoit de développer son économie numérique et d'investir dans la promotion des start-ups locales. L'économie numérique africaine vaudrait 712 milliards de dollars (680 milliards d'euros) d'ici à 2050, soit 8,5 % du PIB continental. Huitièmement, il s'agit d'accorder une priorité au développement humain, particulièrement la santé, l'éducation, les sciences et technologies et le développement des compétences et lutter contre l'exode des cerveaux, où selon la Banque africaine de développement, rapport de 2022, l'Afrique perd environ 2 milliards $ par an du fait de la fuite des cerveaux dans le seul secteur de la santé. Or, c'est une fuite indirecte de capitaux étant la plus grande hémorragie, un pays sans son élite étant comme un corps sans âme, le départ des diplômés appauvrissant les pays d'origine : coût de leur formation, perte de compétence et freins au développement ce qui renvoie à la considération au savoir, la diaspora africaine avec son expérience devant être intégrée ; neuvièmement, l'Afrique accuse un important déficit dans les infrastructures, accéléré par une croissance du taux d'urbanisation environ 50 % de son territoire, selon les conclusions de la révision et de la mise à jour des données Africapolis 2023 avec d'importantes disparités, 12 pays africains affichant un taux d'électrification entre 80/90%, 23 une moyenne de 50% Avec une moyenne générale pour le continent de 32%. Le besoin de financement se situerait selon l'agence Ecofin entre 68 et 108 milliards de dollars sur l'ensemble du continent alors que selon la banque africaine de développement le montant dépasserait les 150 milliards de dollars, ce qui influerait sur le taux de croissance d'au moins 2%. Dixièmement, tout en assurant une, bonne gouvernance politique, économique et d'entreprise, avec un accent sur la gestion financière publique interne, s'impose une négociation avec les principaux bailleurs de fonds pour alléger la dette qui devient insupportable. Selon le FMI, la dette publique en Afrique a atteint fin 2022 1800 milliards de dollars en hausse de 183 % depuis 2010. A cela s'ajoute le impacts du réchauffement climatique qui frappent de plein fouet l'Afrique qui pourtant n'est responsable selon les rapports de l'ONU pour moins de 5% des effets de serre, et selon l'ONU l'Afrique a besoin d'ici 2030 de près de 200 milliards de dollars pour atteindre ses ODD. En conclusion, comme le note Nicolas Normand dans une contribution du 15 février 2021 dans Magazine/Diplomatie, l'Afrique en 2050 pourrait-elle devenir la nouvelle frontière de l'Europe, son relais de croissance ou, au contraire, la source de ses principales menaces, le rivage d'où déferleront des vagues incessantes d'immigrés fuyant l'insupportable ? ». Professeur des Universités Expert international Dr Abderrahmane Mebtoul