Ceci intéresse l'enfant en mal de découverte et qui a besoin d'être guidé par un adulte féru d'expérience de la vie et de connaissances portant essentiellement sur l'éducation de la petite enfance. Lorsqu'on enseigne les principes de moralité, il faut toujours avoir à l'esprit l'idée selon laquelle pour les plus petits, il faut se servir d'exemples concrets inspirés de la réalité. Un enseignement abstrait ne peut être qu'inefficace, compte tenu du fait qu'à cet âge, on doit assurer une meilleure assimilation en passant par la vie au quotidien. Autrement dit pour arriver à faire assimiler quelque chose à ces petits de six, sept huit neuf et dis ans, il faut passer par leur vécu à partir d'anecdotes prises dans la vie courante. Pour enseigner l'altruisme en n'importe quelle langue, il ne faut pas perdre son temps à expliquer le mot par les synonymes ou par des rapprochements avec la racine du mot «autrui», on perdrait son temps car la plupart des enfants ne comprennent pas ce que vous dites. Mais si vous leur racontez une histoire fantastique en rapport avec le thème à l'ordre du jour, ils vous écoutent d'une oreille attentive. Exemple concret. On raconte que dans l'ancien temps, par une matinée d'Aïd, un petit enfant orphelin de père cherchait quelqu'un pouvant lui acheter de la viande au marché ; à l'époque, le marché se trouvait loin du village et on ne pouvait s'y rendre qu'à dos de bête de somme. Le petit orphelin s'est adressé, sur recommandation de sa mère, d'abord à un de ses cousins en étant sûr qu'il ne lui refuserait pas le service, mais pauvre de lui, celui- ci avait piqué une grande colère lorsqu'il s'aperçut que l'enfant avait dans sa main une somme d'argent très minime. C'est avec cette somme qu'on achète de la viande pour l'Aïd et va le dire à ta mère. L'enfant humilié, repartit tout en larmes, mais un vieil homme, témoin de la scène et connu pour sa générosité et sa bonté, l'appela. Donne-moi, lui dit-il, ce que ta mère t'a donné pour l'achat de la viande, je m'en occuperai. Ce qu'il fit, le soir même au retour du marché, il remit à l'enfant un gros chapelet de viande, il y en avait beaucoup plus qu'il en aurait espéré avec la petite somme qu'il tenait dans sa main. C'est là, le plus bel exemple de générosité et d'altruisme d'un vieil homme envers une famille pauvre et que n'importe quel enfant comprendrait. Une anecdote assez bonne pour illustrer une leçon sur l'altruisme à des petits. Savoir et sentir, voilà toute l'éducation Savoir les règles de conduite et sentir ou comprendre ce que chaque geste de l'éducateur, responsable de famille ou maître d'école, signifie, voilà l'essentiel pour qu'entre éducateur et éduqués il y ait un bon climat de travail. Il y avait dans l'ancien temps un vieux maître d'école du village et qui s'habillait simplement comme tous les villageois. On avait retenu de lui le verbe lâcher, quand il levait le bâton et il disait, je lâche pour signifier «je vais frapper». On utilisait à l'époque le bâton pour se faire obéir. Et quiconque parmi les garçons entendait la sentence au-dessus de sa tête devait s'attendre à des coups de bâton pour la faute qu'il venait de commettre. Les éducateurs de l'ancien temps étaient sévères mais justes, ils frappaient quand les enfants étaient dévoyés et eux-mêmes savaient pourquoi ils recevaient des coups. Ils sentaient à l'intérieur d'eux-mêmes que le châtiment qu'ils venaient de subir, était mérité. Et, pour être maître de la situation en milieu scolaire, il faut trois critères : bien savoir parler, être sévère et juste. Pour un bon enseignant, il est important d'être juste par rapport à l'ensemble de ses apprenants par son comportement vis-à-vis de chacun consistant à donner à chacun une chance de réussir et à considérer chacun des éléments de la classe comme un participant actif. Le vrai enseignant, c'est celui qui, à la faveur de son bagage intellectuel, de ses connaissances en pédagogie et de son expérience, donne sa chance à chacun de ses élèves. Et lorsque ces derniers ont réussi, ils éprouvent un réel plaisir pour avoir été l'artisan de leur succès. Son action a été un réel cheminement marqué par les moments de joie, de colères, de mécontentements. Il est partisan d'une éducation fondé sur le principe «qui aime bien, châtie bien» qui a toujours porté ses fruits. ( A Suivre…)